Dans le secret des Femmes Poètes -
Les femmes ont fait de la poésie bien avant les hommes mais ces derniers jugeaient qu’elles n'avaient pas leur place en littérature ! A toutes celles qui ont osé écrire en secret, dans l'ombre d'un nom masculin, dans le silence, au péril de leur vie ! Pour peu qu'on leur ai permis de laisser une trace !
Ne t'afflige pas... La beauté reviendra te réjouir de sa grâce La prison de tristesse se changera un jour En enclos plein de roses
Ne t'afflige pas, cœur souffrant ... Ton mal se changera en bien Ne t'attarde pas sur ce qui te trouble, Cet esprit bouleversé connaîtra de nouveau la paix.
Ne t'afflige pas... Une fois de plus la vie va régner Dans le jardin où tu soupires, Et tu verras bientôt Ô chantre de la nuit, sur ton front ... Un rideau de roses !
Ne t'afflige pas si tu ne comprends pas le mystère de la vie, derrière le voile est caché tant de joie !
Ne t'afflige pas si, pour quelques instants, Les sphères étoilées ne tournent pas d'accord avec tes désirs ... La roue du temps ne va pas toujours dans le même sens
Ne t'afflige pas si par amour du sanctuaire Tu t'avances dans le désert Et si les épines te blessent
Ne t'afflige pas, mon âme, si le torrent des jours Fait une ruine de ta demeure puisque tu as l'amour Pour te sauver de ce déluge
Ne t'afflige pas si le voyage est amer Et le but invisible ... Il n'est pas de route qui ne conduise à un but
Ne t'afflige pas Hafiz ! Dans l'humble coin où tu te crois pauvre, Et dans l'abandon des nuits obscures ... Puisqu'il te reste et ton chant et ton d'amour !
~ Hafez Shirazi ~
1325-1390
"Pétales de rose éparpillons-nous
Et remplissons la tasse de vin rouge
Les firmaments nous laissent éclater
Et revenir avec une nouvelle conception"
Maître Ghazal
Hafez, de son nom littéraire Chams ad-Din Mohammad Hafez-e Shirazi , est un grand poète, philosophe et un mystique persan né vers 1325 à Chiraz (Iran) et mort à l'âge de 64 ans, probablement en 1389 ou 1390. Il serait le fils d'un certain Baha-ud-Din
Hafez est un mot arabe, signifiant littéralement « gardien », qui sert à désigner les personnes ayant « gardé », c'est-à-dire appris par cœur, l'intégralité du Coran.
Le ghazāl
Shams al-Dīn Muhammad Shīrāzī est le poète persan incontournable dont la spécialité, le ghazāl, lui a valu une renommée internationale. Qu’il ait été auteur prolixe ou que son nom ait été utilisé pour produire des œuvres savantes, nous n’en savons rien car peu d’éléments biographiques et bibliographiques nous sont parvenus. Loin de rebuter l’âme du lecteur, elle se laisse charmer par les flots des vers de son recueil de vers de métrique identique, se terminant par les mêmes mots précédés du même motif rimé.
Le ghazāl est à la fois un style poétique et un genre musical qui apparaît dans la poésie arabe au VIème siècle et dont la renommée atteint son paroxysme entre les XIIIème et XIVeme siècle à Chiraz avec le poète Sa’di Shīrāzī (1210-1291), puis avec la production poétique de Hafez qui inspirera une longue descendance s’étendant sur tous les continents.
En Europe, le ghazāl persan fait son entrée par le biais de traductions en latin, en allemand, en anglais et en français à la fin du XVIIème siècle. Goethe s’inspire de la traduction des ghazāl de Hafez et le poète romantique Friedrich Rückert (1788-1866), professeur de langues orientales, traduit Hafez et en tire ses Roses Orientales (1822). August von Platen (1796-1835) publie deux livres de Ghasels qui sont ceux dont Franz Schubert (1797-1828) s’inspirera pour certains de ses Leider. Le leid, qui traverse la moitié de l’œuvre du compositeur romantique éprouve une certaine proximité avec le ghazāl. Comme lui, il encense l’essence de l’impermanence, de l’instant et du voyage. Louis Aragon rendra hommage au style avec son poème Ghazel au fond de la nuit paru en 1963.
Le Diwan est l'œuvre lyrique qui contient tous les poèmes de Hafez ; une œuvre mystique qui se trouve chez la majorité des Iraniens.
Son mausolée est au milieu d'un jardin persan à Chiraz et attire encore aujourd'hui de nombreuses personnes, pèlerins ou simples amoureux de poésie, venues lui rendre hommage.
° La poésie, c'est comme un grenier ; on a peur de s'y aventurer et pourtant, il suffit juste d'allumer la lumière pour s'apercevoir des richesses qui y demeurent.°