dimanche 31 juillet 2022

Le Vent

 


Le vent - tel un Homme fatigué frappa -

Et comme un Hôte - "Entrez"

Répondis-je avec témérité - entra alors

Dans ma maison

Un vif invité - aérien -

Auquel avancer un Siège

Eût été aussi impossible que d'offrir

A l'air, un Divan -

Pas d'Ossature pour se tenir -

Sa Parole était comme l'Envol

De milliers de Colibris ensemble

Echappés d'un Buisson merveilleux -

Sa Présentation - une Houle -

De ses Doigts une musique

A son passage s'échappait

Autant de trémolos dans du verre -

Il visita - tout en voltigeant -

Puis en Homme craintif

Avec fébrilité Il frappa encore -

Et je fus seule -


Emily Elizabeth Dickinson


Emily Dickinson, poétesse recluse

" L'espoir porte un costume de plume,
se perche dans l'âme et inlassablement chante un air sans paroles ;
mais c'est dans la tempête que son chant est plus doux ..."

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Amherst (Massachusetts) , le 10/12/1830
Mort(e) à : Amherst , le 15/05/1886

Emily Elizabeth Dickinson est une poétesse américaine dont l'œuvre, considérée comme un classique de la littérature américaine, n’a pas été publiée de son vivant.

Considérée aujourd’hui comme l’un des plus grands poètes américains, Emily Elizabeth Dickinson n’eut pas droit à la reconnaissance littéraire de son vivant. Presque absente de la scène littéraire, elle fut également peu présente dans le théâtre de la vie.

Son champ d’expérience fut limité, puisqu’elle ne s’éloigna d’Amherst que pour passer une année au collège de Mount Holyoke à South Hadley ou lors de rares séjours, à Washington ou à Boston.

Issue d'une famille aisée ayant des liens communautaires forts, elle a vécu une vie introvertie et recluse. Après avoir étudié dans sa jeunesse, durant sept ans à l'académie d’Amherst, elle vit un moment au séminaire féminin du Mont Holyoke avant de retourner dans la maison familiale à Amherst. Considérée comme une excentrique par le voisinage, elle est réputée pour son penchant pour les vêtements blancs et pour sa répugnance à recevoir des visites, voire plus tard à sortir de sa chambre. La plupart de ses amitiés sont donc entretenues par correspondance.

Bien qu’elle ait écrit presque mille huit cents poèmes, moins d’une douzaine ont été publiés de son vivant. En outre, ceux-ci ont été généralement modifiés par les éditeurs afin de se conformer aux règles poétiques de l’époque. Les poèmes de Dickinson sont en effet uniques pour leur époque : ils sont constitués de vers très courts, n’ont pas de titres et utilisent fréquemment des rimes imparfaites et des majuscules ainsi qu'une ponctuation non conventionnelle. 

Un grand nombre de ses poèmes traitent de la mort et de l’immortalité, des sujets également récurrents dans sa correspondance avec ses proches.

Le 15 mai 1886, Emily Dickinson meurt finalement au terme d’une longue maladie, à l’âge de 55 ans. Alors qu’elle a été une poétesse très prolifique, seuls une douzaine de ses poèmes ont été publiés de son vivant. A sa mort, Lavinia découvre ses recueils de près de huit cents poèmes et son premier recueil posthume est publié en 1890. 

Thomas Wentworth Higginson et Mabel Loomis Todd, en altèrent fortement le contenu. Ce n’est qu’avec l’édition de Thomas H. Johnson en 1955, les Poèmes d’Emily Dickinson (The Poems of Emily Dickinson), que paraît pour la première fois un recueil complet et pratiquement intact de son travail.   Ses œuvres n’ont depuis pas cessé d’être éditées.

Source ; Wikipédia

samedi 16 juillet 2022

dimanche 3 juillet 2022

Equinoxe

 


Le temps se fend comme un fruit
entre obscurité et lumière
et une brume habituelle traîne
au dessus de cette étendue
j'ai parcouru septembre de bout en bout,
pieds nus, de pièce en pièce
portant à la main un couteau bien aiguisé
pour couper tige ou racine ou mèche
les yeux ouverts
aux coquilles d'abalone
flammes des bougies commémoratives
citrons fendus roses couchées
le long de poutres se carbonisant     

Choses belles: : acres mornes de pays développé
à l'image de son nom:

Nulle part marécages détritus brûlés menaçants
en son cœur
orbite métal d'arme sang bleu de minuit et
masques mystifiants je croyais savoir
que l'histoire n'était pas un roman

Ainsi puis-je dire que ce n'était pas moi
fichée comme l'Innocence
qui te trahis
servant (en protestant toujours)
les desseins de mon gouvernement
pensant que nous arriverions à construire un lieu
où la poésie vieille forme subversive
pousse de Nulle part  ici?
où la peau pourrait reposer sur la peau
un lieu « hors limites »

Peux dire que je me suis trompée ?
Être si meurtrie:        dans les organes
écheveaux de la conscience
Encore et encore avons laissé faire
du mal aux autres
broyant le noyau de l'âme
cet ego à la tonalité sourde libéré, essaimant dans le monde
si meurtri :      cœur  spleen
longs rubans enflammés des intestins
le collier vertical de l’épine dorsale oscillant

Avons laissé essaimer
en nous        laissé advenir
comme cela se doit, au plus profond
mais avant ceci :      longtemps avant ceci
ces autres yeux
frontalement se sont exposés, ont parlé

~Adrienne Rich~

°La vie sur la planète est née de la femme.°

« Voici une carte de notre pays :

voici la Mer de l’Indifférence, glacée de sel,

C’est la rivière hantée, coulant des sourcils à l’aine,

nous n’osons pas goûter son eau,

C’est le désert, où des missiles sont plantés comme des bulbes,

C’est le grenier à blé des fermes hypothéquées ».




Adrienne Cecile Rich

Née le 16 mai 1929 à Baltimore dans le Maryland
Morte le 27 mars 2012 à Santa Cruz
Poétesse, essayiste féministe, professeure d'université et théoricienne, militante pour la paix, américaine.

Époux : Alfred Haskell Conrad (m. 1953–1970)
Enfants : Pablo Conrad, David Conrad, Jacob Conrad

Parents : Arnold Rice Rich, Helen Elizabeth Jones Rich
Son père, pétri de culture humaniste, traite Adrienne comme son fils, lui ouvre grand les rayons de sa bibliothèque et lui fait découvrir ses poètes préférés et plus particulièrement William Blake, Dante, Alfred Tennyson et John Keats. Adrienne Rich est encouragée par son père aussi bien pour ses lectures que pour ses premiers écrits. La relation d'Adrienne Rich avec son père sera déterminante pour son éducation et par la suite pour sa carrière littéraire.

Après ses études secondaires au Roland Park School Country de Baltimore, elle est admise au Radcliffe College en 1947, où elle a obtenu son Bachelor of Arts (licence).
La même année, elle publie son premier recueil de poèmes, A Change of World, qui est remarqué par l'écrivain et critique littéraire W. H. Auden, lui permettant d'être la lauréate du "Yale Series of Younger Poets Competition"

En 1953, elle reçoit une bourse de la fondation Guggenheim pour étudier à l'université d'Oxford au Royaume-Uni pendant un an. Après des vacances de Pâques passées à Florence elle décida de ne pas revenir à Oxford et de continuer à découvrir la culture italienne et de se vouer à l'écriture poétique. C'est pendant cette année que se déclareront les premiers symptômes de la polyarthrite rhumatoïde.

Cette même année, elle épouse Alfred H. Conrad, économiste à l'Université de Harvard. Deux ans plus tard, elle publie son deuxième volume de poésie, The Diamond Cutters (Harper & Brothers, 1955), dont Randall Jarrell écrit : « Le poète [derrière ces poèmes] ne peut s'empêcher de nous apparaître comme une sorte de princesse dans un conte de fées. ."

Mais l'image de la princesse de conte de fées ne serait pas de longue durée. Après avoir eu trois fils avant l'âge de trente ans, Rich a progressivement changé sa vie et sa poésie. Tout au long des années 1960, elle a écrit plusieurs recueils, dont Snapshots of a Daughter-in-Law (Harper & Row, 1963) et Leaflets (W. W. Norton, 1969). Elle vit à New York en 1966 et y enseigne à des étudiants de couleur et issus de milieux pauvres.

Déjà engagée pour des réformes sociales et contre le racisme, elle lit James Baldwin et Simone de Beauvoir et s'engage dans le féminisme. Le contenu de son travail est devenu de plus en plus conflictuel, explorant des thèmes tels que le rôle des femmes dans la société, le racisme et la guerre du Vietnam. Le style de ces poèmes a également révélé un passage de modèles métriques prudents à des vers libres.

Sa poésie conserve l’empreinte de son cheminement personnel et politique. Ses poèmes sont, à ses débuts, composés suivant une technique dérivée du montage cinématographique, puis sa voix s’affermit, soutenue par sa détermination à «agir d’emblée et ouvertement comme une femme ayant un corps de femme et une expérience de femme»

En 1970, Rich a quitté son mari, qui s'est suicidé plus tard cette année-là. C'est en 1973, au milieu des mouvements féministes et des droits civiques, de la guerre du Vietnam et de sa propre détresse personnelle, que Rich a écrit Diving into the Wreck (WW Norton), un recueil de poèmes exploratoires et souvent en colère, qui lui a valu le National Book Award en 1974. Rich a accepté le prix au nom de toutes les femmes et l'a partagé avec ses collègues nominés, Alice Walker et Audre Lorde.

Depuis 1976, elle vit avec Michelle Cliff. L'un de ses essais les plus célèbres, Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence2 (1980), expose sa théorie du "continuum lesbien"
À propos du travail de Rich, le poète W.S. Merwin a déclaré: "Toute sa vie, elle a été amoureuse de l'espoir de dire la vérité absolue, et sa maîtrise du langage depuis le début a été étonnamment puissante."

Rich a reçu le prix Bollingen, le Lannan Lifetime Achievement Award, l'Academy of American Poets Fellowship, le Ruth Lilly Poetry Prize, le Lenore Marshall Poetry Prize, le National Book Award et une bourse MacArthur ; elle était également une ancienne chancelière de l'Académie des poètes américains.

En 1997, elle a refusé la Médaille nationale des arts, déclarant que « je ne pouvais pas accepter un tel prix du président Clinton ou de cette Maison Blanche parce que le sens même de l'art, tel que je le comprends, est incompatible avec la politique cynique de cette administration. " Elle a poursuivi en disant: "[L'art] ne signifie rien s'il décore simplement la table du dîner du pouvoir qui le tient en otage."

La même année, Rich a reçu le prix Wallace Stevens de l'Académie des poètes américains pour sa maîtrise exceptionnelle et éprouvée de l'art de la poésie. Elle est décédée le 27 mars 2012, à l'âge de quatre-vingt-deux ans.
Adrienne Rich parle pour ceux qui n’ont pas la parole, par le témoignage ou par la fable; elle rappelle ce qui a été oublié, réinvente la vie des femmes et des hommes là où leur trace a été effacée.

Carrière universitaire
1966-68, professeur à la Columbia University,
1968-72, professeur au City College de New York,
1972-73, professeur à la Brandeis University19
1983-84, professeur au Scripps College (en) de la San Jose State University,
1984-1993, professeur à la Stanford University

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