samedi 16 mars 2024

Epigramme de Moerô




Ζεὺς δ' ἄρ' ἐνὶ Κρήτῃ τρέφετο μέγας, οὐδ' ἄρα τίς νιν
ἠείδει μακάρων· ὁ δ' ἀέξετο πᾶσι μέλεσσι.
Τὸν μὲν ἄρα τρήρωνες ὑπὸ ζαθέῳ τράφον ἄντρῳ
ἀμβροσίην φορέουσαι ἀπ' Ὠκεανοῖο ῥοάων·
νέκταρ δ' ἐκ πέτρης μέγας αἰετὸς αἰὲν ἀφύσσων
γαμφηλῇς φορέεσκε ποτὸν Διὶ μητιόεντι.
Τῷ καὶ νικήσας πατέρα Κρόνον εὐρύοπα Ζεὺς
ἀθάνατον ποίησε καὶ οὐρανῷ ἐγκατένασσεν.
Ὣς δ' αὔτως τρήρωσι πελειάσιν ὤπασε τιμήν,
αἳ δή τοι θέρεος καὶ χείματος ἄγγελοί εἰσιν.

Or le grand Zeus était élevé en Crète, mais chez les Bienheureux
personne ne le savait ; et ses membres grandissaient harmonieux.
De craintives colombes le nourrissaient dans l’antre divin
d’ambroisie qu’elles lui rapportaient des flots océaniens ;
un grand aigle puisant le nectar sans relâche à un rocher
dans son bec apportait la boisson à Zeus aux sages pensers.
Et quand il eut vaincu Kronos son père, Zeus le tout voyant
le rendit immortel et lui accorda une place au firmament.
Aux craintives Pléiades il accorda même honneur, car ce sont
elles qui annoncent la belle comme la mauvaise saison.


Κεῖσαι δὴ χρυσέας ὑπὸ παστάδι τᾷδ' Ἀφροδίτας
βότρυ, Διωνύσου πληθόμενος σταγόνι·
οὐδ' ἔτι τοι μάτηρ ἐρατὸν περὶ κλῆμα βαλοῦσα
φύσει ὑπὲρ κρατὸς νεκτάρεον πέταλον.


Te voici suspendue sous le portique doré du temple d’Aphrodite,
grappe, toute remplie de la liqueur de Dionysos ;
la vigne, ta mère, ne t’enveloppera plus de ses gracieux rameaux
et ne déploiera plus sur ta tête son feuillage nectaréen.


Νύμφαι Ἀνιγριάδες, ποταμοῦ κόραι, αἳ τάδε βένθη
ἀμβρόσιαι ῥοδέοις στείβετε ποσσὶν ἀεί,
χαίρετε, καὶ σῴζοιτε Κλεώνυμον, ὃς τάδε καλὰ
εἵσαθ' ὑπαὶ πιτύων ὔμμι, θεαί, ξόανα.

Nymphes forestières, filles de la rivière, divinités qui foulez
ces bois de vos pieds de rose, sans repos,
salut ; protégez Cléonymos qui vous a consacré
à l’ombre de ces pins, déesses, ces belles statues.

Moîro



Moïro, Moerô ou Myro (en grec ancien Μοιρώ / Moirố) est une poétesse grecque du III av. JC.

Moïro a vécu à Byzance. Elle est l'épouse d'Andromaque le Philologue et la mère de Homère le Tragique.

Moïro est l'auteur de poèmes en hexamètres (hymne à Poséidon, Imprécations, Mnémosynê...), d'épigrammes et de poésies diverses. Athénée la cite comme ayant été victime d'un plagiat :

« “On ne voit approcher de là ni des volatiles, ni les πέλειαι tremblantes, qui portent l'ambroisie à Jupiter1.” Or, il ne faut pas croire qu'il s'agit de pigeons (peleiades) qui portent l'ambroisie à Jupiter, comme plusieurs se le sont imaginé ; ce qui ne serait pas digne de sa majesté ; mais il faut l'entendre des pléiades. [...] Mœro de Byzance est la première qui a bien saisi l'idée des vers d'Homère, lorsqu'elle écrivait, dans son ouvrage intitulé La Mémoire, ou Mnémosyne, que c'étaient les Pléiades qui portaient l'ambroisie à Jupiter. Cratès, le critique, s'étant approprié l'idée de cette femme, a publié, comme lui appartenant à lui-même, ce qu'elle avait dit. »

Deux épigrammes de Moïro ont été conservées par l'Anthologie Palatine (livre VI, poèmes 119 et 189).

Antipatros de Thessalonique la range au nombre des neuf muses terrestres.

Source : https://wikimonde.com/



vendredi 1 mars 2024

Elle Ravit


"La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. "

Montaigne

vendredi 9 février 2024

Anthologie d'Anyté


Πολλάκι τῷδ' ὀλοφυδνὰ κόρας ἐπὶ σάματι Κλεινὼ
μάτηρ ὠκύμορον παῖδ' ἐβόασε φίλαν,
ψυχὰν ἀγκαλέουσα Φιλαινίδος, ἃ πρὸ γάμοιο
χλωρὸν ὑπὲρ ποταμοῦ χεῦμ' Ἀχέροντος ἔβα.

« Souvent sur cette tombe, de jeune fille, Cleino, la mère
appelle éplorée son enfant chérie trop vite enlevée,
invoquant l'âme de Philainis qui, avant l'hyménée,
a franchi les pâles eaux du fleuve Achéron. »

— Anthologie palatine, livre vii, 486 (trad. Fr. Jacobs)


Ὤλεο δήποτε, Μαῖρα, πολύρριζον παρὰ θάμνον,
Λοκρὶ, φιλοφθόγγων ὠκυτάτη σκυλάκων,
τοῖον ἐλαφρίζοντι τεῷ ἐγκάτθετο κώλῳ
ἰὸν ἀμείλικτον ποικιλόδειρος ἔχις.

« Tu es donc morte, ô Maera, près d'un buisson épais,
jeune Locrienne, la plus rapide des chiennes aux voix aimées.

Qu'il était subtil et funeste, le poison qu'injecta
dans ta patte légère une vipère au cou tacheté ! »

— Anthologie palatine, appendice, 6 (trad. Fr. Jacobs)


Ξεῖν', ὑπὸ τὰν πτελέαν τετρυμένα γυῖ' ἀνάπαυσον·
ἁδύ τοι ἐν χλωροῖς πνεῦμα θροεῖ πετάλοις·
πίδακά τ' ἐκ παγᾶς ψυχρὰν πίε· δὴ γὰρ ὁδίταις
ἄμπαυμ' ἐν θερινῷ καύματι τοῦτο φίλον.

« Passant, sous ce rocher repose tes membres fatigués ;
un doux zéphyr y murmure à travers le feuillage.
Bois à cette source dont l'eau jaillit pure et fraîche.
Certes, ce lieu de repos doit être, par une chaleur brûlante,
bien agréable aux voyageurs. »

— Anthologie palatine, xvi, 228 (trad. Fr. Jacobs)


Ἀκρίδι, τᾷ κατ' ἄρουραν ἀηδόνι, καὶ δρυοκοίτᾳ
τέττιγι ξυνὸν τύμβον ἔτευξε Μυρώ,
παρθένιον στάξασα κόρα δάκρυ· δισσὰ γὰρ αὐτᾶς
παίγνι' ὁ δυσπειθὴς ᾤχετ' ἔχων Ἀίδας.

Au grillon, ce rossignol des labours, et à la cigale
qui hante les chênes, Myro a bâti un tombeau égal,
et la fillette a versé une larme virginale ; car ses deux jouets,
l’implacable Hadès les a emportés.

 Art ; 

(1) Photo de Kwiat 

(2) Statue en mémoire d'un chien

(3) Statue Central Park

(4) Curated Collection ~ Anne Geddes

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