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mercredi 29 octobre 2025

Charmante Lyre

 



Charmante lyre,
Où l'amitié grava mon nom,
Dieux ! Quel transport divin m'inspire !
Oui, tu m'apportes d'Apollon
L'heureux délire.

Divine lyre,
Couronne-toi d'un myrte heureux.
Du dieu des vers je sens l'empire,
Et des muses, des ris, des jeux
L'heureux délire.

Brillante lyre,
Fille aimable du dieu du jour,
Vénus à mes chants va sourire ;
Je vais moduler de l'amour
Tendre délire.

Aimable lyre,
D'Anacréon peins-nous les jeux :
Sous mes doigts frémis et soupire ;
Rends-nous de ses vers amoureux
L'heureux délire.

Viens, ô ma lyre,
Pindare nous enlève aux cieux ;
Il tonne, il éclate, il m'inspire,
Dans ses transports audacieux
Fougueux délire.

Brûlante lyre,
De Sapho conserve les pleurs ;
Peins-nous ses feux et son martyre,
Porte avec eux dans tous les cœurs
Brûlant délire.

Ma voix expire :
Quel froid vient glacer mon esprit ?
De mes doigts s'échappe ma lyre ;
J'entends la raison qui me dit :
Point de délire.

Que son empire
A la folie accorde un jour ;
Reviens, reviens, volage lyre ;
Nous allons la mettre à son tour
Dans le délire.

Joyeuse lyre,
Noyons-la dans ce jus divin.
Que Bacchus un moment t'inspire ;
Prenons, avec la coupe en main,
Joyeux délire.

Victoire Babois (1760-1839)

Recueil : Élégies et poésies diverses (1828).

Crédit : Art Gabriel Charles Dante Rossetti (12 May 1828 – 9 April 1882)
peintre, poète, traducteur et écrivain britannique.



Nationalité : France
Né(e) à : Versailles, le 06 octobre 1760

Mort(e) à : Paris, le 18 mars 1839

Marguerite Victoire Babois, née le 6 octobre 1760 à Versailles et décédée le 18 mars 1839 à Paris, est une femme de lettres française, auteure d'élégies et autres poésies qui ont placé son nom au premier rang des poètes élégiaques français.

Victoire Babois est issue d'une famille bourgeoise et commerçante, nièce du poète Jean-François Ducis. Elle se lie au peintre et miniaturiste Jean-Jacques Karpff.

Elle commence à publier à l'âge de trente ans, poussée par son oncle Ducis : elle fait paraître ses premières élégies en recueil en 1804-1805, dont "Élégie sur la mort de sa fille âgée de cinq ans" en hommage à sa fille décédée. Ces élégies connaissent le succès et plusieurs rééditions.

Elle contribue au romantisme tout en critiquant les poèmes qui lui paraissent artificiels. Sa renommée est importante au XIXème siècle et elle inspire Marceline-Desbordes Valmore, Lamartine, Victor Hugo, et entretient une correspondance avec de nombreux artistes.

Elle meurt avant d'avoir pu mener à terme un projet de pièce de théâtre.

Sources : Wikipédia - Babelio


vendredi 17 octobre 2025

La Poésie, Miroir



 «La poésie doit être le miroir terrestre de la Divinité,
et réfléchir, par les couleurs, les sons et les rythmes,
toutes les beautés de l’univers.»

Madame De Staël, De l’Allemagne (1810)
Romancière, épistolière et philosophe ...

mercredi 17 septembre 2025

Sonnet Gabrielle de Coignard



Les jours me sont si doux en ce beau lieu champêtre,
Voyant d’un fer tranchant fendre le long guéret,
Et enterrer le blé jaunissant, pur, et net.
Puis le voir tôt après tout verdoyant renaître.

Mon Dieu le grand plaisir de voir sur l’herbe paître.
La frisée brebis portant son agnelet.
Et le cornu bélier qui marche tout seulet,
Au-devant du troupeau, comme patron et maître.

L’air est délicieux sans pluies, ni chaleurs,
Un petit vent mollet fait ondoyer les fleurs.
Les bois portent encor leur superbe couronne.

L’on n’oit point la rumeur d’un vulgaire babil,
Sinon des oiselets le ramage gentil :
Loué soit l’éternel qui tous ces biens nous donne.

Gabrielle de Coignard


(1550-1586)

Gabrielle de Coignard naît à Toulouse en 1550, elle est la fille de Jean de Coignard et Louise de Baulac.   Elle épouse en 1570 un magistrat de Toulouse, Pierre de Mansencal, qui décède trois ans plus tard en la laissant inconsolable. Refusant de se remarier, elle consacre le reste de sa vie à l'éducation de ses deux filles Jeanne et Catherine, et à l'écriture de poésie d'inspiration religieuse et biblique.

Elle meurt en 1586. Quatre ans après, ses filles publient ses poèmes, qui comprennent environ 250 sonnets ainsi qu'un long poème sur la vie de l'héroïne biblique Judith, intitulé Imitation de la victoire de Judith. L'ensemble est regroupé sous le titre Œuvres chrétiennes.

Soyez Bénis