Femmes Ecrivains du Monde

« Quelqu’un plus tard se souviendra de nous »

Christine Chauvel 


Alors que les poètes masculins étaient plus susceptibles d'être capables d'écrire, d'être connus publiquement et de faire partie du canon littéraire, il y a eu des femmes poètes à travers les âges, dont beaucoup ont été négligées ou oubliées par ceux qui ont étudié les poètes.

Pourtant, certaines femmes ont apporté une contribution significative au monde de la poésie. Nous ne connaissons que quelques femmes qui ont écrit dans le monde antique lorsque l'éducation était limitée à quelques personnes et pour la plupart des hommes.

Pour certaines de ces femmes, le travail survit ou est bien connu mais il y a aussi des femmes écrivains moins connues qui sont mentionnées par des écrivains de leur temps mais dont l'œuvre n'a pas survécu.

Et il y a très probablement d'autres femmes écrivains dont le travail était simplement ignoré ou oublié, dont nous ne connaissons pas les noms.  Elles sont très nombreuses et c'est triste de savoir que tous ces écrits sont définitivement perdus !

En voici donc une liste non exhaustive ;

1.
 

Nous pouvons commencer par le tout premier poète connu de l'histoire vers 2300 avant notre ère, Enheduanna qui signifie peut-être « Noble ornement du dieu Ciel ». Elle est la première personne identifiée à avoir produit une œuvre littéraire et dont le nom ainsi qu'une part significative de l'œuvre nous soient parvenus, donc peut-être la plus ancienne écrivaine et poète qui nous est aujourd'hui connue. Fille du roi Sargon, elle était une grande prêtresse. Elle est aussi la seule autrice connue parmi les grands auteurs de la littérature mésopotamienne. Et a écrit trois hymnes à la déesse Inanna qui survivent.

2.

Phêmonoê (v. 850 av. J.-C.), dans les temps dits « mythiques », ou à l’époque historique de la fondation des lieux delphiques (à partir du XIV° s. av. JC.). Poétesse grecque mythique, qui passait pour la fille d’Apollon, et la première prêtresse (πρόμαντις) de Delphes. Elle aurait vécu une génération avant Linos et Orphée. Certains auteurs la plaçaient à Délos plutôt qu’à Delphes ; et Servius l’identifie à la Sibylle de Cumes. Phémonoé sera par la suite liée également à l’oniromancie et à la psychothérapie. Beaucoup de gens accordent une grande gloire à Phémonoé, car elle fut la première prêtresse du dieu et la première qui chanta en hexamètres.

3.

Sappho, poétesse de la Grèce antique, vers 610-580 avant notre ère. Elle est la femme qui donna son nom à tout un pan de la sexualité humaine et est connue par son œuvre : dix livres de vers publiés, mais tous les exemplaires ont été perdus. Aujourd'hui, ce que nous savons de la poésie de Sappho n'est que par des citations dans les écrits des autres. Un seul poème de Sappho survit sous une forme complète, et le plus long fragment de poésie de Sappho ne compte que 16 lignes !


4.

Myrtis (en grec ancien Μυρτίς, « myrte ») est une poétesse grecque antique ayant vécu au VIe siècle av. J.-C. Née en Béotie, citoyenne d'Anthédon, elle se consacre à la poésie lyrique. L'Anthologie palatine la compte au nombre des neuf Muses lyriques et loue sa « douceur de miel ». La tradition veut qu'elle ait été le maître de Corinne et de Pindare, deux des principaux représentants de la poésie lyrique à l'époque archaïque, également originaires de Béotie. Un fragment d'un poème de Corinne reproche à Myrtis d'avoir rivalisé avec Pindare, jugé meilleur poète qu'elle. Plusieurs statues étaient consacrées à Myrtis en Grèce, dont une en bronze par Boïscos. Aucun poème de Myrtis ne nous est parvenu.

5.


Corinna, poétesse de la Grèce ancienne, située habituellement au VIe siècle av. J.-C. Selon les sources de l'Antiquité, comme Plutarque ou Pausanias, elle est née à Tanagra, en Béotie, où elle rivalise avec le célèbre poète thébain Pindare. Deux de ses poèmes nous sont parvenus sous forme de résumés, le reste des textes préservés provient de papyri du IIe siècle av. J.-C. Corinne écrit de la poésie lyrique chorale en dialecte béotien. Elle n'est mentionnée en grec qu'au 1er siècle avant notre ère, mais il y a une statue de Corinna datant probablement du quatrième siècle avant notre ère et un fragment de son écriture du troisième siècle.

6.

Érinna (en grec ancien Ἤριννα) est une poétesse de la Grèce antique. On a longtemps cru qu'elle avait vécu autour de 600 av. J.-C., et qu'elle avait été une contemporaine et une amie de Sappho, sur la foi de la Souda et d'Eustathe de Thessalonique. Néanmoins, les spécialistes s'accordent à dire qu'elle date du IVe siècle av. J.-C. Selon Eusèbe de Césarée, elle est « bien connue » en 352 avant notre ère. Elle est native de Rhodes ou de l'île toute proche de Tilos. Elle meurt à l'âge de dix-neuf ans et nous a laissé des chansons à l’imitation de Sapphô, des épigrammes et un épyllion (Ἠλακάτη, la Quenouille) que l’Antiquité et Byzance considéraient comme dignes d’Homère et de Pindare. Elle a en tout cas joui d’une grande réputation et faisait partie des canons de Méléagre et d’Antipater.

7.

Praxilla (grec ancien : Πράξιλλα) est une poétesse grecque du vie au VI siècle av. J.-C., née à Sicyone.  Praxilla a composé des hymnes, dont l'un met en scène Adonis au pays des morts, et des dithyrambes. Selon Athénée (XV, 694), « Praxilla de Sicyone fut aussi très admirée pour les scolies qu'elle fit ». La scolie était une sorte de chanson à boire, inventée par Terpandre et pratiquée par Alcée, Sappho, Simonide ou Pindare. Praxilla a aussi inventé un mètre, dit praxilléen, au rythme fluide et rapide. Il ne reste que des fragments de ses œuvres.

8.


Nossis (3° s. avant JC) est une poétesse grecque originaire de Locres dans ce qui est devenue la région de Calabre en Italie. L'Anthologie Palatine a conservé une douzaine d'épigrammes de Nossis où elle célèbre l'amour ou ambitionne d'égaler Sapphô.


9. Diophila (Διοφίλα)

Poétesse (ou peut-être poète du nom de Diophilos), du 4e ou 3e s. av.JC, auteure d’un encomion en hexamètres dactyliques, qui décrit les constellations.


10.

Anytè (3° s. avant JC) est une poétesse grecque du III° s. av. JC originaire de Tégée en Grèce. Connue dans l'Antiquité pour sa poésie lyrique et épique, il ne reste rien de cette partie de son œuvre. Une vingtaine d'épigrammes d'Anytè, en majorité des épitaphes, ont été conservées dans l'Anthologie palatine. Ce qui en fait l'œuvre d'une poétesse grecque la plus complète que l'on ait conservée, après celle de Sappho.

11. 

Moirô, Moerô ou Myro (en grec ancien Μοιρώ / Moirố) est une poétesse grecque du IIIe siècle av. J.-C. Elle a vécu à Byzance et fut l'épouse d'Andromaque le Philologue (en) et la mère de Homère le Tragique. Elle est l'auteur de poèmes en hexamètres (hymne à Poséidon, Imprécations, Mnémosynê...), d'épigrammes et de poésies diverses. Athénée la cite comme ayant été victime d'un plagiat. Les poèmes de Moera (Myra) survivent dans quelques lignes citées par Athénée et deux autres épigrammes. D'autres anciens ont écrit sur sa poésie.

12.

Sulpicie Ivers 19 avant notre ère, ancienne poétesse romaine, Sulpicia a écrit 6 poèmes élégiaques, tous adressés à un amoureux. 11 poèmes lui ont été attribués, mais les 5 autres sont probablement écrits par un poète masculin du nom de Tibulle. Son patron, également patron d'Ovide et d'autres, était son oncle maternel, Marcus Valerius Messalla.

13.


Claudia Sévéra, Rome, environ 100 CE, était une femme romaine alphabétisée, épouse d'Aelius Brocchus, commandant romain basé en Angleterre (Vindolanda), et connue grâce à une lettre retrouvée dans les années 1970. Une partie de la lettre, écrite sur une tablette en bois, semble avoir été écrite par un scribe et une partie de sa propre main.

14.


Hypatia, Alexandrie; 355 ou 370 - 415/416 CE, a été, dans l'Antiquité tardive, écrivain sur les sciences et les mathématiques, ainsi qu'inventrice et enseignante. Elle fut tuée par une foule incitée par un évêque chrétien; la bibliothèque contenant ses écrits a été détruite par les conquérants arabes.

15.

Aelia Eudocia Augusta, (Eudoxie) impératrice byzantine (mariée à Théodose II), Athènes; environ 401 - 460 CE. Elle a écrit de la poésie épique sur des thèmes chrétiens, à une époque où le paganisme grec et la religion chrétienne étaient tous deux présents dans la culture. Dans ses centos homériques, elle a utilisé l'  Iliade  et l'  Odyssée  pour illustrer l'histoire de l'évangile chrétien.

16.

Ono No Komachi, (820 ap. JC - 920) est une des plus grandes poétesses de l’histoire du Japon, au point d’être même considérée comme l’une des Rokkasen (六歌仙), à savoir les six poètes dont l’œuvre restera immortelle pour les Japonais. En tant que poétesse, elle se spécialise dans les thèmes amoureux, voire érotiques, exprimés au cours de poèmes complexes. La plupart de ses waka et tanka (poésie japonaise) évoquent l'anxiété, la solitude ou la passion amoureuse.

17.

Hrosvitha de Gandersheim Religieuse de Saxe, Hrotsvita de Gandersheim (entre 930  après 973) écrit en latin des œuvres spirituelles ou historiques, et six des rares pièces de théâtres composées au Moyen Âge. Elle est considérée comme la première autrice germanique. 

18.

Li Qingzhao, l’une des plus grandes poétesses chinoises
Autrice chinoise de la dynastie Song, Li Qingzhao (1084 - vers 1151) est considérée comme l'une des plus grandes poétesses chinoises et une maîtresse de l'art du poème chanté ci.Fille d'une poétesse Li Qingzhao naît en 1084 sous la dynastie Song, dans le Shandong, une province de l'est de la Chine 

Et ça continue ...

"Je défie le lecteur de citer dix noms d'auteurs majeurs féminins français antérieurs au XXe siècle."

Jean-Paul Brighelli, le Point, 07/08/2016

« Il existe encore une croyance extrêmement misogyne que l’excellence est masculine »

J'ai décidé de leur dédier ce blog car elles ont leur place au Panthéon de la poésie !

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