mercredi 20 décembre 2023

Epigrammes de Nossis

Amour


Ἅδιον οὐδὲν ἔρωτος· ἃ δ' ὄλβια, δεύτερα πάντα
ἐστίν· ἀπὸ στόματος δ' ἔπτυσα καὶ τὸ μέλι.
τοῦτο λέγει Νοσσίς· τίνα δ' ἁ Κύπρις οὐκ ἐφίλησεν,
οὐκ οἶδεν τήνα γ', ἄνθεα ποῖα ῥόδα.

L’amour est chose la plus douce,
L’amour passe tous les bonheurs,
Le miel est moins doux dans ma bouche.
Ainsi dit Nossis en son cœur.
Ah ! qui n’a pas, ô toi beauté,
Connu le goût de tes baisers,
Ignore le prix de tes fleurs.

Prière


Ἥρα τιμήεσσα, Λακίνιον ἃ τὸ θυῶδες
πολλάκις οὐρανόθεν νεισομένα καθορῇς,
δέξαι βύσσινον εἷμα, τό τοι μετὰ παιδὸς ἀγαυὰ
Νοσσίδος ὕφανεν Θευφιλὶς ἁ Κλεόχας.

Héra, vénérable déesse,
Qui vient si souvent jeter du haut du ciel
Un regard sur ton temple parfumé de Likinion,
Daigne agréer ce vêtement de lin,
Qu’avec sa fille Nossis
A tissé pour toi la noble Théophilis,
Fille de Kléocha.

Epitaphe


Καὶ καπυρὸν γελάσας παραμείβεο καὶ φίλον εἰπὼν
ῥῆμ' ἐπ' ἐμοί. Ῥίνθων εἴμ' ὁ Συρακόσιος,
Μουσάων ὀλίγη τις ἀηδονίς· ἀλλὰ φλυάκων
ἐκ τραγικῶν ἴδιον κισσὸν ἐδρεψάμεθα.

Un rire qui fuse au passage,
Et dis que moi une parole amie.
Je suis Rhintôn de Syracuse,
Un petit rossignol des Muses ;
Aux parodies tragiques
Nous avons cueilli notre lierre.

Nossis
(3° S. avant JC)

jeudi 30 novembre 2023

L'écriture



°Le combat des femmes qui écrivent consiste davantage
à se libérer de ce qui entrave leurs pensées que des limites
imposées par leur liberté de mouvement.° 

Lisa See

Le Pavillon des Pivoines


Lisa See est une écrivaine américaine d'origine chinoise. Elle est née le 18 février 1955 à Paris et vit aujourd'hui à Los Angeles. C'est avec le roman Fleur de neige paru en 2006 qu'elle rencontre le succès.

dimanche 22 octobre 2023

Fragments de Praxilla

Hymne à Adonis


κάλλιστον μὲν ἐγὼ λείπω φάος ἠελίοιο,

δεύτερον ἄστρα φαεινὰ σεληναίης τε πρόσωπον

ἠδὲ καὶ ὡραίους σικύους καὶ μῆλα καὶ ὄγχνας·

Ce que je quitte de plus beau, c’est la lumière du soleil,

puis les astres lumineux et le visage de la lune,

et les belles figues, et les pommes et les poires.

Jeune fille à la fenêtre


ὦ διὰ τῶν θυρίδων καλὸν ἐμβλέποισα

παρθένε τὰν κεφαλὰν τὰ δ' ἔνερθε νύμφα .

Toi qui regardes un beau garçon à travers les persiennes,

jeune fille, ton visage bien à l’abri…



Au Marché

καὶ τὴν ἀγορὰν ἡμῖν ἀγαθῶν ἐμπλησθῆναι ’κ
Μεγάρων σκορόδων,
σικύων πρῴων, μήλων, ῥοιῶν,
δούλοισι χλανισκιδίων μικρῶν·
κἀκ Βοιωτῶν γε φέροντας ἰδεῖν
χῆνας νήττας φάττας τροχίλους:
καὶ Κωπᾴδων ἐλθεῖν σπυρίδας,
καὶ περὶ ταύτας ἡμᾶς ἁθρόους
ὀψωνοῦντας τυρβάζεσθαι…

Que les marchés de nos produits débordent
de bonnes choses : Gros clous de girofle
figues, pommes, grenades,
des petites vestes en laine pour nos esclaves ;
et de Béotie, qu'ils apportent
les oies, les canards, les pigeons et les alouettes ;
et paniers d'anguilles du lac Copais ;
nous allons tous nous précipiter pour les acheter…

Les Femmes


Τάσδε θεογλώσσους Ἑλικὼν ἔθρεψε γυναῖκας

ὕμνοις καὶ Μακεδὼν Πιερίας σκόπελος,

Πρήξιλλαν, …

Voici les femmes aux accents divins
que de chants ont nourries
l’Hélicon et le rocher macédonien de Piérie :

Praxilla ,…

Proverbes


ἐκ τῶν (scil. παροιμιῶν) εἰς Πράξιλλαν ἀναφερομένων «ὑπὸ

παντὶ λίθῳ σκορπίον ὦ 'ταῖρε φυλάσσεο.» καὶ ἑτέρα

«πάντα λίθον κίνει.»




Tiré des proverbes attribués à Praxilla 

« Sous chaque pierre, compagnon, prends garde au scorpion. »

Autre proverbe : « Il fait bouger chaque pierre ».

mardi 12 septembre 2023

La Poésie

https://pin.it/1DqIENF



-  La poésie est une femme dont le charme n'épargne personne. -

Luccia Ongouya





Auteure congolaise œuvrant pour le changement de mentalité, moteur du décollage du développement de l'Afrique en général et du Congo en particulier.

samedi 26 août 2023

Fragment "La Quenouille"






Λέσβιον Ἠρίννης τόδε κηρίον· εἰ δέ τι μικρόν,

ἀλλ' ὅλον ἐκ Μουσέων κιρνάμενον μέλιτι.

οἱ δὲ τριηκόσιοι ταύτης στίχοι ἶσοι Ὁμήρῳ,

τῆς καὶ παρθενικῆς ἐννεακαιδεκέτευς·

ἣ καὶ ἐπ' ἠλακάτῃ μητρὸς φόβῳ, ἣ καὶ ἐφ' ἱστῷ

ἑστήκει Μουσέων λάτρις ἐφαπτομένη.


Σαπφὼ δ' Ἠρίννης ὅσσον μελέεσσιν ἀμείνων,

Ἤριννα Σαπφοῦς τόσσον ἐν ἑξαμέτροις.


Ce rayon de miel de Lesbos est d’Érinna ;

Il est agréable, le petit ouvrage,

pour peu que les Muses l’aient tout empli de miel.

Les trois cents vers qu’elle a laissé valent ceux d’Homère,

alors qu’elle n’était qu’une jeune fille de dix-neuf ans ;

par crainte de sa mère, elle se tenait près de sa quenouille,

et près de son métier, elle s’attachait au culte des Muses.

Autant Sapphô l’emporte sur Érinna dans les vers lyriques,

autant Érinna sur Sapphô dans les hexamètres.

Erinna (IVe siècle av. JC)


Poétesse de la Grèce antique, on a longtemps cru qu'elle avait vécu autour de 600 av. J.-C. et qu'elle avait été une contemporaine et amie de Sappho, sur la foi de la Souda et d'Eustathe de Thessalonique.
Néanmoins, les spécialistes s'accordent à dire qu'elle date du IVe siècle av. J.-C. Selon Eusèbe de Césarée, elle est « bien connue » en 352 avant notre ère. Elle est native de Rhodes ou de l'île toute proche de Tilos.
Elle meurt à l'âge de dix-neuf ans et nous a laissé des chansons à l’imitation de Sapphô, des épigrammes et un épyllion (La Quenouille) que l’Antiquité et Byzance considéraient comme dignes d’Homère et de Pindare.
Elle a en tout cas joui d’une grande réputation et faisait partie des canons de Méléagre et d’Antipater.


dimanche 6 août 2023

L'encrier et la Poésie


 

°Le cœur est l'encrier de l'âme,
et les larmes en sont sa poésie.° 

Kheira Chakor



Spécialiste de la biochimie, de la toxicologie et de la nutrition
Ce qui caractérise cette scientifique ce sont principalement les intérêts multiples
qu’elle a pour les arts, la culture.
Elle aime lire et découvrir, loin des éprouvettes,
l’histoire, la vie des peuples, la poésie, le théâtre, le cinéma.

mardi 4 juillet 2023

Fragment de Corinna

 


με Τερψιχόρα [καλῖ

καλὰ ϝεροῖ’ ἀϊσομ[έναν

Ταναγρίδεσσι λε[υκοπέπλυς

μέγα δ’ ἐμῆς γέγ[αθε πόλις

λιγουροκω[τί]λυ[ς ἐνοπῆς.


« Terpischore me convie

à chanter beaux récits

pour les filles de Tanagra aux blancs péplos.

Une grande joie est dans la ville,

par le babil mélodieux de ma voix claire. »


Corinne de Tanagra (VIe s. avant JC)


Poétesse de la Grèce ancienne, située au VIe siècle av. JC. Selon les sources de l'Antiquité, comme Plutarque ou Pausanias, elle est née à Tanagra, en Béotie, où elle rivalise avec le célèbre poète thébain Pindare. Deux de ses poèmes nous sont parvenus sous forme de résumés, le reste des textes préservés provient de papyri du IIe siècle av. JC. 

Corinne écrit de la poésie lyrique chorale en dialecte béotien. Elle n'est mentionnée en grec qu'au 1er siècle avant notre ère, mais il y a une statue de Corinna datant probablement du quatrième siècle avant notre ère et un fragment de son écriture du troisième siècle. Corinne est une poétesse très connue dans l'Antiquité. Il nous reste un nombre assez conséquent de fragments. Elle est célèbre pour avoir vaincu Pindare lors de concours de poésie (de une à cinq fois, selon les sources).

À l'époque moderne, elle est encore plus réputée, en partie par confusion avec la Corinne d'Ovide. Elle devient un double de Sappho dans les listes des traités philogynes mais aussi, plus largement, dans les textes qui font appel à Sapphô (poèmes d'hommage à une femme de lettres, notices...).

lundi 3 juillet 2023

Le Temps


°Le temps suit son cours
La parole est ce tambour
Et le mot cette danse
Qui se berce en silence°

Mona Azzam

Née dans la brousse en Côte d’Ivoire. Doctorat en Lettres Modernes.

Etudes diverses : Philosophie, psychologie, sciences du Langage.

Dirigeante et fondatrice de Erasme, Centre de formation pour adultes à Montpellier durant 15 ans. Actuellement, professeur de Lettres Modernes certifiée à Montpellier.

Sans le Silence des Mots chuchotés (Éditions La Trace)

vendredi 17 février 2023

Epitaphe à Baucis

 


Ma tombe, mes sirènes et mon urne de deuil
Qui gardent les cendres minces d'Hadès,
Dites au revoir à ceux qui passent
Qu'ils soient concitoyens ou originaires d'autres États,
Et que ce tombeau me tient, épouse.

Dites aussi, que mon père m'appelait Baucis,
Et que ma famille 
était de Teno,
Pour qu'ils sachent
Et que mon amie 
Erinna a gravé
sur ma tombe, cette épitaphe

Je suis le tombeau de Baucis, un jeune marié,
Et comme vous passez 
à côté de l'épigraphe tant regrettée,
Pouvez-vous dire à Hadès :

« Tu es cruel, ô Hadès ».

Quand vous regardez, les belles lettres
elles vous raconteront le sort cruel de Baucis,
Comme son beau-père a allumé le bûcher funéraire
De la jeune fille avec les torches sur lesquelles chantait l'hymen.

Et toi, Hymenaeus, tu as changé la belle chanson de mariage
Dans le son plaintif des lamentations."

Erinna

( AP , VII 710 et 712 - trad. A. D'Andria )


Soyez Bénis