Λέσβιον Ἠρίννης τόδε κηρίον· εἰ δέ τι μικρόν,
ἀλλ' ὅλον ἐκ Μουσέων κιρνάμενον μέλιτι.
οἱ δὲ τριηκόσιοι ταύτης στίχοι ἶσοι Ὁμήρῳ,
τῆς καὶ παρθενικῆς ἐννεακαιδεκέτευς·
ἣ καὶ ἐπ' ἠλακάτῃ μητρὸς φόβῳ, ἣ καὶ ἐφ' ἱστῷ
ἑστήκει Μουσέων λάτρις ἐφαπτομένη.
Σαπφὼ δ' Ἠρίννης ὅσσον μελέεσσιν ἀμείνων,
Ἤριννα Σαπφοῦς τόσσον ἐν ἑξαμέτροις.
Ce rayon de miel de Lesbos est d’Érinna ;
Il est agréable, le petit ouvrage,
pour peu que les Muses l’aient tout empli de miel.
Les trois cents vers qu’elle a laissé valent ceux d’Homère,
alors qu’elle n’était qu’une jeune fille de dix-neuf ans ;
par crainte de sa mère, elle se tenait près de sa quenouille,
et près de son métier, elle s’attachait au culte des Muses.
Autant Sapphô l’emporte sur Érinna dans les vers lyriques,
autant Érinna sur Sapphô dans les hexamètres.
Erinna (IVe siècle av. JC)
Poétesse de la Grèce antique, on a longtemps cru qu'elle avait vécu autour de 600 av. J.-C. et qu'elle avait été une contemporaine et amie de Sappho, sur la foi de la Souda et d'Eustathe de Thessalonique.
Néanmoins, les spécialistes s'accordent à dire qu'elle date du IVe siècle av. J.-C. Selon Eusèbe de Césarée, elle est « bien connue » en 352 avant notre ère. Elle est native de Rhodes ou de l'île toute proche de Tilos.
Elle meurt à l'âge de dix-neuf ans et nous a laissé des chansons à l’imitation de Sapphô, des épigrammes et un épyllion (La Quenouille) que l’Antiquité et Byzance considéraient comme dignes d’Homère et de Pindare. Elle a en tout cas joui d’une grande réputation et faisait partie des canons de Méléagre et d’Antipater.