mardi 4 juillet 2023

Fragment de Corinna

 


με Τερψιχόρα [καλῖ

καλὰ ϝεροῖ’ ἀϊσομ[έναν

Ταναγρίδεσσι λε[υκοπέπλυς

μέγα δ’ ἐμῆς γέγ[αθε πόλις

λιγουροκω[τί]λυ[ς ἐνοπῆς.


« Terpischore me convie

à chanter beaux récits

pour les filles de Tanagra aux blancs péplos.

Une grande joie est dans la ville,

par le babil mélodieux de ma voix claire. »


Corinne de Tanagra (VIe s. avant JC)


Poétesse de la Grèce ancienne, située au VIe siècle av. JC. Selon les sources de l'Antiquité, comme Plutarque ou Pausanias, elle est née à Tanagra, en Béotie, où elle rivalise avec le célèbre poète thébain Pindare. Deux de ses poèmes nous sont parvenus sous forme de résumés, le reste des textes préservés provient de papyri du IIe siècle av. JC. 

Corinne écrit de la poésie lyrique chorale en dialecte béotien. Elle n'est mentionnée en grec qu'au 1er siècle avant notre ère, mais il y a une statue de Corinna datant probablement du quatrième siècle avant notre ère et un fragment de son écriture du troisième siècle. Corinne est une poétesse très connue dans l'Antiquité. Il nous reste un nombre assez conséquent de fragments. Elle est célèbre pour avoir vaincu Pindare lors de concours de poésie (de une à cinq fois, selon les sources).

À l'époque moderne, elle est encore plus réputée, en partie par confusion avec la Corinne d'Ovide. Elle devient un double de Sappho dans les listes des traités philogynes mais aussi, plus largement, dans les textes qui font appel à Sapphô (poèmes d'hommage à une femme de lettres, notices...).

lundi 3 juillet 2023

Le Temps


°Le temps suit son cours
La parole est ce tambour
Et le mot cette danse
Qui se berce en silence°

Mona Azzam

Née dans la brousse en Côte d’Ivoire. Doctorat en Lettres Modernes.

Etudes diverses : Philosophie, psychologie, sciences du Langage.

Dirigeante et fondatrice de Erasme, Centre de formation pour adultes à Montpellier durant 15 ans. Actuellement, professeur de Lettres Modernes certifiée à Montpellier.

Sans le Silence des Mots chuchotés (Éditions La Trace)

vendredi 17 février 2023

Epitaphe à Baucis

 


Ma tombe, mes sirènes et mon urne de deuil
Qui gardent les cendres minces d'Hadès,
Dites au revoir à ceux qui passent
Qu'ils soient concitoyens ou originaires d'autres États,
Et que ce tombeau me tient, épouse.

Dites aussi, que mon père m'appelait Baucis,
Et que ma famille 
était de Teno,
Pour qu'ils sachent
Et que mon amie 
Erinna a gravé
sur ma tombe, cette épitaphe

Je suis le tombeau de Baucis, un jeune marié,
Et comme vous passez 
à côté de l'épigraphe tant regrettée,
Pouvez-vous dire à Hadès :

« Tu es cruel, ô Hadès ».

Quand vous regardez, les belles lettres
elles vous raconteront le sort cruel de Baucis,
Comme son beau-père a allumé le bûcher funéraire
De la jeune fille avec les torches sur lesquelles chantait l'hymen.

Et toi, Hymenaeus, tu as changé la belle chanson de mariage
Dans le son plaintif des lamentations."

Erinna

( AP , VII 710 et 712 - trad. A. D'Andria )


Soyez Bénis