Πολλάκι τῷδ' ὀλοφυδνὰ κόρας ἐπὶ σάματι Κλεινὼ
μάτηρ ὠκύμορον παῖδ' ἐβόασε φίλαν,
ψυχὰν ἀγκαλέουσα Φιλαινίδος, ἃ πρὸ γάμοιο
χλωρὸν ὑπὲρ ποταμοῦ χεῦμ' Ἀχέροντος ἔβα.
« Souvent sur cette tombe, de jeune fille, Cleino, la mère
appelle éplorée son enfant chérie trop vite enlevée,
invoquant l'âme de Philainis qui, avant l'hyménée,
a franchi les pâles eaux du fleuve Achéron. »
— Anthologie palatine, livre vii, 486 (trad. Fr. Jacobs)
Ὤλεο δήποτε, Μαῖρα, πολύρριζον παρὰ θάμνον,
Λοκρὶ, φιλοφθόγγων ὠκυτάτη σκυλάκων,
τοῖον ἐλαφρίζοντι τεῷ ἐγκάτθετο κώλῳ
ἰὸν ἀμείλικτον ποικιλόδειρος ἔχις.
« Tu es donc morte, ô Maera, près d'un buisson épais,
jeune Locrienne, la plus rapide des chiennes aux voix aimées.
Qu'il était subtil et funeste, le poison qu'injecta
dans ta patte légère une vipère au cou tacheté ! »
— Anthologie palatine, appendice, 6 (trad. Fr. Jacobs)
Ξεῖν', ὑπὸ τὰν πτελέαν τετρυμένα γυῖ' ἀνάπαυσον·
ἁδύ τοι ἐν χλωροῖς πνεῦμα θροεῖ πετάλοις·
πίδακά τ' ἐκ παγᾶς ψυχρὰν πίε· δὴ γὰρ ὁδίταις
ἄμπαυμ' ἐν θερινῷ καύματι τοῦτο φίλον.
« Passant, sous ce rocher repose tes membres fatigués ;
un doux zéphyr y murmure à travers le feuillage.
Bois à cette source dont l'eau jaillit pure et fraîche.
Certes, ce lieu de repos doit être, par une chaleur brûlante,
bien agréable aux voyageurs. »
— Anthologie palatine, xvi, 228 (trad. Fr. Jacobs)
Ἀκρίδι, τᾷ κατ' ἄρουραν ἀηδόνι, καὶ δρυοκοίτᾳ
τέττιγι ξυνὸν τύμβον ἔτευξε Μυρώ,
παρθένιον στάξασα κόρα δάκρυ· δισσὰ γὰρ αὐτᾶς
παίγνι' ὁ δυσπειθὴς ᾤχετ' ἔχων Ἀίδας.
Au grillon, ce rossignol des labours, et à la cigale
qui hante les chênes, Myro a bâti un tombeau égal,
et la fillette a versé une larme virginale ; car ses deux jouets,
l’implacable Hadès les a emportés.
Art ;
(1) Photo de Kwiat
(2) Statue en mémoire d'un chien
(3) Statue Central Park
(4) Curated Collection ~ Anne Geddes
Anytè (3° s. av. JC)
Anytè, est une poétesse grecque du III° s. av. JC originaire de Tégée en Grèce. Connue dans l'Antiquité pour sa poésie lyrique et épique, il ne reste rien de cette partie de son œuvre.
Une vingtaine d'épigrammes d'Anytè, en majorité des épitaphes, ont été conservées dans l'Anthologie palatine. Ce qui en fait l'œuvre d'une poétesse grecque la plus complète que l'on ait conservée, après celle de Sappho. Antipater de Thessalonique la range au nombre des neuf muses terrestres et la qualifie d'« éloquente ».
Cette innovation dans l'expression d'un point de vue féminin se manifeste aussi avec ses épitaphes consacrées à des animaux, les premières du genre que l'on connaisse dans la littérature grecque.
Anytè semble aussi avoir été la première, parmi les poètes hellénistiques, à introduire la description bucolique dans le genre de l'épigramme, peu de temps avant Théocrite7, généralement considéré comme le précurseur de la poésie pastorale.
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