lundi 24 octobre 2022

Fleur de Tendresse



°La poésie ne s'écrit pas,
puisque elle n'émane guère du ver du scripteur.
Elle est plutôt la fleur de tendresse magique,
de l'oreille et du cerveau du récepteur.
Seul son esprit transforme un simple mot
en symphonie poétisée.°

•★•

~ Jah olela wembo, libre penseur ~


samedi 15 octobre 2022

L'Absente

 


Souvent, dans la lointaine Sardes,
la pensée de la chère Arignota, ô Atthis,
vient nous chercher jusqu'ici, toi et moi.

Au temps où nous vivions ensemble,
tu fus vraiment pour elle une déesse,
et de ton chant elle faisait ses délices.

Maintenant, entre les femmes de Lydie,
elle brille, comme après le coucher du soleil
brille la lune aux rayons roses,
parmi les étoiles qu'elle efface.

Elle répand sa lumière sur les flots marins,
elle éclaire les prés en fleurs.

C'est l'heure où tombent les belles gouttes de rosée,
où renaissent la rose, la délicate angélique
et le parfum du mélilot.

Alors dans ses longues courses errantes,
Arignota se souvient de la douce Atthis,
l'âme lourde de désirs, le cœur gonflé de chagrins.

Et là-bas son appel perçant nous invite à la rejoindre,
et la nuit aux subtiles oreilles
cherche à redire au delà des flots qui nous séparent
ces mots qu'on ne comprend pas,
cette voix mystérieuse...

Sapphô

"Dans la colère rien ne convient mieux que le silence."


Sappho est une poétesse grecque de l'Antiquité qui a vécu aux VIIe siècle et VIe siècle av. J.-C., à Mytilène sur l'île de Lesbos. Elle serait née vers 630 av. J.‑C. à Mytilène ou Eresós et morte vers 580 av. J.‑C.

Sapphô n’était ni prostituée, ni érotomane, ni dépravée. Elle n’a jamais tenté de se suicider par amour. Phaon son amour n’a jamais existé. Elle ne s’est jamais rendue à Leucade. Elle était épouse et mère. Après avoir été exilée en Sicile, elle est revenue à Lesbos, son île natale, pour y mourir de vieillesse. 

Selon la Souda, Sapphô serait née en 612 av. J.-C. Il existe un ensemble de sources qui concordent sur le fait que Sapphô vivait aux alentours des années 620-591. Aucun auteur ne donne d’indication sur la date de sa mort. Elle aurait été mariée vers ses 13 ans à une grande fortune de l’île d’Andros, Cercala qui aurait disparu assez tôt de sa vie. Elle aurait eu avec lui une fille, Cléïs.

Elle a été contemporaine du poète Alcée, lui aussi originaire de Lesbos.

Très célèbre durant l'Antiquité, son œuvre poétique ne subsiste plus qu'à l'état de fragments.

Le personnage de Sappho et la question de sa sexualité ont fait l'objet au cours des siècles de différentes interprétations, souvent liées aux évolutions sociales et culturelles. Sapphô ne cache pas dans sa poésie son amour des jeunes filles et son désir pour elles. De la part d’une femme, cette liberté de ton est exceptionnelle. La poétesse antique née au VIIe siècle ACN chanta l’amour et devint selon les époques le symbole de la sensualité.

Source ; Soirmag,  jesuismort.com


samedi 1 octobre 2022

Le Relief




° C'est la poésie qui donne du relief à la vie
C'est le relief qui donne la couleur à l'image
C'est la musique qui donne du relief à l'âme
La platitude n'est qu'illusion.°

•★•

~ André Carpin, artiste peintre ~

Art ; @linzyarnott

lundi 22 août 2022

Je regarde par la fenêtre

 


Je regarde par la fenêtre :

Le jour est déjà là, mon ami,

Le merle musicien sautille ébloui

De primevère en primevère,

Reviens sous les camélias, s’arrête

Et écoute le ruissellement mélodieux de l’air.


Et soudain, ô mon ami,

De sa gorge minuscule,

De sa toute petite gorge essoufflée

Jaillit le premier chant du printemps !


Ne sois pas triste, ô mon ami ! Pas toi !

Laisse les jours passés parler avec le chagrin !

Toi, ouvre ton tendre cœur à l’aurore

Et pars, sans te retourner,

Vers l’azur qui tend vers ta face délicate

Ses bras lumineux !


Ô mon ami,

Rêve suave,

Rêve

Tellement suave !


Christina Georgina Rosetti

° Le silence est la plus mélodieuse des musiques. °


Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Londres , le 5 décembre 1830
Mort(e) à : Londres , le 29 décembre 1894

Christina Rossetti est une poétesse victorienne anglaise, sœur du peintre préraphaélite Dante Gabriel Rossetti et de l'écrivain Maria Francesca Rossetti. 

Son père, Gabriele Rossetti était un poète italien, et sa mère, Frances Polidori, était la sœur d'un ami de Lord Byron, John Polidori.

Elle aimait particulièrement les œuvres de John Keats, Walter Scott, Ann Radcliffe et Matthew Lewis. Son grand-père, Gaetano Polidori, propriétaire d'une private press, publiera ses premiers poèmes.

Ses poèmes les plus célèbres sont "Le marché gobelin" (1862), son poème d'amour "Remember" et son chant de Noël "In the Bleak Midwinter".

Animée par des idées très avant-gardistes et engagées, elle était pacifiste, opposée à la souffrance des animaux et pour le droit de vote des femmes.

Elle est morte d'un cancer à Bloomsbury en 1894. Elle est considérée maintenant comme une grande poétesse de l'époque victorienne.

Source ; Wikipédia

lundi 15 août 2022

Osmose



° La poésie, c'est l'osmose du feu,
de l'air et de l'eau :
déferlantes portées célestes
où le Verbe ne touche plus plaines et forêts,
où le souffle créateur esquisse
un sentier sinueux vers le territoire de l'autre.°

~ Sophia Sherine Hutt,
Un pur esprit passa ~


dimanche 31 juillet 2022

Le Vent

 


Le vent - tel un Homme fatigué frappa -

Et comme un Hôte - "Entrez"

Répondis-je avec témérité - entra alors

Dans ma maison

Un vif invité - aérien -

Auquel avancer un Siège

Eût été aussi impossible que d'offrir

A l'air, un Divan -

Pas d'Ossature pour se tenir -

Sa Parole était comme l'Envol

De milliers de Colibris ensemble

Echappés d'un Buisson merveilleux -

Sa Présentation - une Houle -

De ses Doigts une musique

A son passage s'échappait

Autant de trémolos dans du verre -

Il visita - tout en voltigeant -

Puis en Homme craintif

Avec fébrilité Il frappa encore -

Et je fus seule -


Emily Elizabeth Dickinson


Emily Dickinson, poétesse recluse

" L'espoir porte un costume de plume,
se perche dans l'âme et inlassablement chante un air sans paroles ;
mais c'est dans la tempête que son chant est plus doux ..."

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Amherst (Massachusetts) , le 10/12/1830
Mort(e) à : Amherst , le 15/05/1886

Emily Elizabeth Dickinson est une poétesse américaine dont l'œuvre, considérée comme un classique de la littérature américaine, n’a pas été publiée de son vivant.

Considérée aujourd’hui comme l’un des plus grands poètes américains, Emily Elizabeth Dickinson n’eut pas droit à la reconnaissance littéraire de son vivant. Presque absente de la scène littéraire, elle fut également peu présente dans le théâtre de la vie.

Son champ d’expérience fut limité, puisqu’elle ne s’éloigna d’Amherst que pour passer une année au collège de Mount Holyoke à South Hadley ou lors de rares séjours, à Washington ou à Boston.

Issue d'une famille aisée ayant des liens communautaires forts, elle a vécu une vie introvertie et recluse. Après avoir étudié dans sa jeunesse, durant sept ans à l'académie d’Amherst, elle vit un moment au séminaire féminin du Mont Holyoke avant de retourner dans la maison familiale à Amherst. Considérée comme une excentrique par le voisinage, elle est réputée pour son penchant pour les vêtements blancs et pour sa répugnance à recevoir des visites, voire plus tard à sortir de sa chambre. La plupart de ses amitiés sont donc entretenues par correspondance.

Bien qu’elle ait écrit presque mille huit cents poèmes, moins d’une douzaine ont été publiés de son vivant. En outre, ceux-ci ont été généralement modifiés par les éditeurs afin de se conformer aux règles poétiques de l’époque. Les poèmes de Dickinson sont en effet uniques pour leur époque : ils sont constitués de vers très courts, n’ont pas de titres et utilisent fréquemment des rimes imparfaites et des majuscules ainsi qu'une ponctuation non conventionnelle. 

Un grand nombre de ses poèmes traitent de la mort et de l’immortalité, des sujets également récurrents dans sa correspondance avec ses proches.

Le 15 mai 1886, Emily Dickinson meurt finalement au terme d’une longue maladie, à l’âge de 55 ans. Alors qu’elle a été une poétesse très prolifique, seuls une douzaine de ses poèmes ont été publiés de son vivant. A sa mort, Lavinia découvre ses recueils de près de huit cents poèmes et son premier recueil posthume est publié en 1890. 

Thomas Wentworth Higginson et Mabel Loomis Todd, en altèrent fortement le contenu. Ce n’est qu’avec l’édition de Thomas H. Johnson en 1955, les Poèmes d’Emily Dickinson (The Poems of Emily Dickinson), que paraît pour la première fois un recueil complet et pratiquement intact de son travail.   Ses œuvres n’ont depuis pas cessé d’être éditées.

Source ; Wikipédia

samedi 16 juillet 2022

La Poésie



° La poésie est le balcon
par lequel j'ai choisi de m'évader.°

•★•

~ Denis Heudré ~


dimanche 3 juillet 2022

Equinoxe

 


Le temps se fend comme un fruit
entre obscurité et lumière
et une brume habituelle traîne
au dessus de cette étendue
j'ai parcouru septembre de bout en bout,
pieds nus, de pièce en pièce
portant à la main un couteau bien aiguisé
pour couper tige ou racine ou mèche
les yeux ouverts
aux coquilles d'abalone
flammes des bougies commémoratives
citrons fendus roses couchées
le long de poutres se carbonisant     

Choses belles: : acres mornes de pays développé
à l'image de son nom:

Nulle part marécages détritus brûlés menaçants
en son cœur
orbite métal d'arme sang bleu de minuit et
masques mystifiants je croyais savoir
que l'histoire n'était pas un roman

Ainsi puis-je dire que ce n'était pas moi
fichée comme l'Innocence
qui te trahis
servant (en protestant toujours)
les desseins de mon gouvernement
pensant que nous arriverions à construire un lieu
où la poésie vieille forme subversive
pousse de Nulle part  ici?
où la peau pourrait reposer sur la peau
un lieu « hors limites »

Peux dire que je me suis trompée ?
Être si meurtrie:        dans les organes
écheveaux de la conscience
Encore et encore avons laissé faire
du mal aux autres
broyant le noyau de l'âme
cet ego à la tonalité sourde libéré, essaimant dans le monde
si meurtri :      cœur  spleen
longs rubans enflammés des intestins
le collier vertical de l’épine dorsale oscillant

Avons laissé essaimer
en nous        laissé advenir
comme cela se doit, au plus profond
mais avant ceci :      longtemps avant ceci
ces autres yeux
frontalement se sont exposés, ont parlé

~Adrienne Rich~

°La vie sur la planète est née de la femme.°

« Voici une carte de notre pays :

voici la Mer de l’Indifférence, glacée de sel,

C’est la rivière hantée, coulant des sourcils à l’aine,

nous n’osons pas goûter son eau,

C’est le désert, où des missiles sont plantés comme des bulbes,

C’est le grenier à blé des fermes hypothéquées ».




Adrienne Cecile Rich

Née le 16 mai 1929 à Baltimore dans le Maryland
Morte le 27 mars 2012 à Santa Cruz
Poétesse, essayiste féministe, professeure d'université et théoricienne, militante pour la paix, américaine.

Époux : Alfred Haskell Conrad (m. 1953–1970)
Enfants : Pablo Conrad, David Conrad, Jacob Conrad

Parents : Arnold Rice Rich, Helen Elizabeth Jones Rich
Son père, pétri de culture humaniste, traite Adrienne comme son fils, lui ouvre grand les rayons de sa bibliothèque et lui fait découvrir ses poètes préférés et plus particulièrement William Blake, Dante, Alfred Tennyson et John Keats. Adrienne Rich est encouragée par son père aussi bien pour ses lectures que pour ses premiers écrits. La relation d'Adrienne Rich avec son père sera déterminante pour son éducation et par la suite pour sa carrière littéraire.

Après ses études secondaires au Roland Park School Country de Baltimore, elle est admise au Radcliffe College en 1947, où elle a obtenu son Bachelor of Arts (licence).
La même année, elle publie son premier recueil de poèmes, A Change of World, qui est remarqué par l'écrivain et critique littéraire W. H. Auden, lui permettant d'être la lauréate du "Yale Series of Younger Poets Competition"

En 1953, elle reçoit une bourse de la fondation Guggenheim pour étudier à l'université d'Oxford au Royaume-Uni pendant un an. Après des vacances de Pâques passées à Florence elle décida de ne pas revenir à Oxford et de continuer à découvrir la culture italienne et de se vouer à l'écriture poétique. C'est pendant cette année que se déclareront les premiers symptômes de la polyarthrite rhumatoïde.

Cette même année, elle épouse Alfred H. Conrad, économiste à l'Université de Harvard. Deux ans plus tard, elle publie son deuxième volume de poésie, The Diamond Cutters (Harper & Brothers, 1955), dont Randall Jarrell écrit : « Le poète [derrière ces poèmes] ne peut s'empêcher de nous apparaître comme une sorte de princesse dans un conte de fées. ."

Mais l'image de la princesse de conte de fées ne serait pas de longue durée. Après avoir eu trois fils avant l'âge de trente ans, Rich a progressivement changé sa vie et sa poésie. Tout au long des années 1960, elle a écrit plusieurs recueils, dont Snapshots of a Daughter-in-Law (Harper & Row, 1963) et Leaflets (W. W. Norton, 1969). Elle vit à New York en 1966 et y enseigne à des étudiants de couleur et issus de milieux pauvres.

Déjà engagée pour des réformes sociales et contre le racisme, elle lit James Baldwin et Simone de Beauvoir et s'engage dans le féminisme. Le contenu de son travail est devenu de plus en plus conflictuel, explorant des thèmes tels que le rôle des femmes dans la société, le racisme et la guerre du Vietnam. Le style de ces poèmes a également révélé un passage de modèles métriques prudents à des vers libres.

Sa poésie conserve l’empreinte de son cheminement personnel et politique. Ses poèmes sont, à ses débuts, composés suivant une technique dérivée du montage cinématographique, puis sa voix s’affermit, soutenue par sa détermination à «agir d’emblée et ouvertement comme une femme ayant un corps de femme et une expérience de femme»

En 1970, Rich a quitté son mari, qui s'est suicidé plus tard cette année-là. C'est en 1973, au milieu des mouvements féministes et des droits civiques, de la guerre du Vietnam et de sa propre détresse personnelle, que Rich a écrit Diving into the Wreck (WW Norton), un recueil de poèmes exploratoires et souvent en colère, qui lui a valu le National Book Award en 1974. Rich a accepté le prix au nom de toutes les femmes et l'a partagé avec ses collègues nominés, Alice Walker et Audre Lorde.

Depuis 1976, elle vit avec Michelle Cliff. L'un de ses essais les plus célèbres, Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence2 (1980), expose sa théorie du "continuum lesbien"
À propos du travail de Rich, le poète W.S. Merwin a déclaré: "Toute sa vie, elle a été amoureuse de l'espoir de dire la vérité absolue, et sa maîtrise du langage depuis le début a été étonnamment puissante."

Rich a reçu le prix Bollingen, le Lannan Lifetime Achievement Award, l'Academy of American Poets Fellowship, le Ruth Lilly Poetry Prize, le Lenore Marshall Poetry Prize, le National Book Award et une bourse MacArthur ; elle était également une ancienne chancelière de l'Académie des poètes américains.

En 1997, elle a refusé la Médaille nationale des arts, déclarant que « je ne pouvais pas accepter un tel prix du président Clinton ou de cette Maison Blanche parce que le sens même de l'art, tel que je le comprends, est incompatible avec la politique cynique de cette administration. " Elle a poursuivi en disant: "[L'art] ne signifie rien s'il décore simplement la table du dîner du pouvoir qui le tient en otage."

La même année, Rich a reçu le prix Wallace Stevens de l'Académie des poètes américains pour sa maîtrise exceptionnelle et éprouvée de l'art de la poésie. Elle est décédée le 27 mars 2012, à l'âge de quatre-vingt-deux ans.
Adrienne Rich parle pour ceux qui n’ont pas la parole, par le témoignage ou par la fable; elle rappelle ce qui a été oublié, réinvente la vie des femmes et des hommes là où leur trace a été effacée.

Carrière universitaire
1966-68, professeur à la Columbia University,
1968-72, professeur au City College de New York,
1972-73, professeur à la Brandeis University19
1983-84, professeur au Scripps College (en) de la San Jose State University,
1984-1993, professeur à la Stanford University

lundi 6 juin 2022

jeudi 26 mai 2022

Ne t'Afflige Pas, Hafez !

 


Ne t'afflige pas...
La beauté reviendra te réjouir de sa grâce
La prison de tristesse se changera un jour
En enclos plein de roses

Ne t'afflige pas, cœur souffrant ...
Ton mal se changera en bien
Ne t'attarde pas sur ce qui te trouble,
Cet esprit bouleversé connaîtra de nouveau la paix.

Ne t'afflige pas...
Une fois de plus la vie va régner
Dans le jardin où tu soupires,
Et tu verras bientôt
Ô chantre de la nuit, sur ton front ...
Un rideau de roses !

Ne t'afflige pas si tu ne comprends pas le mystère
de la vie, derrière le voile est caché tant de joie !

Ne t'afflige pas si, pour quelques instants,
Les sphères étoilées ne tournent pas d'accord avec tes désirs ...
La roue du temps ne va pas toujours dans le même sens

Ne t'afflige pas si par amour du sanctuaire
Tu t'avances dans le désert
Et si les épines te blessent

Ne t'afflige pas, mon âme, si le torrent des jours
Fait une ruine de ta demeure puisque tu as l'amour
Pour te sauver de ce déluge

Ne t'afflige pas si le voyage est amer
Et le but invisible ...
Il n'est pas de route qui ne conduise à un but

Ne t'afflige pas Hafiz !
Dans l'humble coin où tu te crois pauvre,
Et dans l'abandon des nuits obscures ...
Puisqu'il te reste et ton chant et ton d'amour !


~ Hafez Shirazi ~


1325-1390

"Pétales de rose éparpillons-nous
Et remplissons la tasse de vin rouge
Les firmaments nous laissent éclater
Et revenir avec une nouvelle conception"

Maître Ghazal

Hafez, de son nom littéraire Chams ad-Din Mohammad Hafez-e Shirazi , est un grand poète, philosophe et un mystique persan né vers 1325 à Chiraz (Iran) et mort à l'âge de 64 ans, probablement en 1389 ou 1390. Il serait le fils d'un certain Baha-ud-Din

Hafez est un mot arabe, signifiant littéralement « gardien », qui sert à désigner les personnes ayant « gardé », c'est-à-dire appris par cœur, l'intégralité du Coran.

Le ghazāl

Shams al-Dīn Muhammad Shīrāzī est le poète persan incontournable dont la spécialité, le ghazāl, lui a valu une renommée internationale. Qu’il ait été auteur prolixe ou que son nom ait été utilisé pour produire des œuvres savantes, nous n’en savons rien car peu d’éléments biographiques et bibliographiques nous sont parvenus. Loin de rebuter l’âme du lecteur, elle se laisse charmer par les flots des vers de son recueil de vers de métrique identique, se terminant par les mêmes mots précédés du même motif rimé.

Le ghazāl est à la fois un style poétique et un genre musical qui apparaît dans la poésie arabe au VIème siècle et dont la renommée atteint son paroxysme entre les XIIIème et XIVeme siècle à Chiraz avec le poète Sa’di Shīrāzī (1210-1291), puis avec la production poétique de Hafez qui inspirera une longue descendance s’étendant sur tous les continents. 

En Europe, le ghazāl persan fait son entrée par le biais de traductions en latin, en allemand, en anglais et en français à la fin du XVIIème siècle. Goethe s’inspire de la traduction des ghazāl de Hafez et le poète romantique Friedrich Rückert (1788-1866), professeur de langues orientales, traduit Hafez et en tire ses Roses Orientales (1822). August von Platen (1796-1835) publie deux livres de Ghasels qui sont ceux dont Franz Schubert (1797-1828) s’inspirera pour certains de ses Leider. Le leid, qui traverse la moitié de l’œuvre du compositeur romantique éprouve une certaine proximité avec le ghazāl. Comme lui, il encense l’essence de l’impermanence, de l’instant et du voyage. Louis Aragon rendra hommage au style avec son poème Ghazel au fond de la nuit paru en 1963.

Le Diwan est l'œuvre lyrique qui contient tous les poèmes de Hafez ; une œuvre mystique qui se trouve chez la majorité des Iraniens.  


Son mausolée est au milieu d'un jardin persan à Chiraz et attire encore aujourd'hui de nombreuses personnes, pèlerins ou simples amoureux de poésie, venues lui rendre hommage.


Poème à retrouver dans mon blog consacré à la poésie en générale ;
Paroles de Poètes, Perles de Vies

samedi 7 mai 2022

Imprescriptibles !




°La poésie, la peinture et
les exquises jouissances de l'imagination
possèdent sur les esprits élevés
des droits imprescriptibles.°

•★•

~ Honoré de Balzac ~

Support ; Stéphanie Law

vendredi 29 avril 2022

La Poésie, un Grenier



° La poésie, c'est comme un grenier ;
on a peur de s'y aventurer et pourtant,
il suffit juste d'allumer la lumière
pour s'apercevoir des richesses qui y demeurent.°

•★•

~ Lola Berthomé, auteure ~

jeudi 31 mars 2022

Au Roi Shu-Sin




Époux, cher à mon cœur,
grande est ta beauté, douce comme le miel,
Lion, cher à mon cœur,
grande est ta beauté, douce comme le miel.

Tu m’as captivée, laisse-moi demeurer tremblante devant toi;
Époux, je voudrais être conduite par toi dans la chambre.
Tu m’as captivée, laisse-moi demeurer tremblante devant toi:
Lion, je voudrais être conduite par toi dans la chambre.

Époux, laisse-moi te caresser:
ma caresse amoureuse est plus suave que le miel.

Dans la chambre, remplie de miel,
laisse-nous jouir de ton éclatante beauté
Lion, laisse-moi te caresser:
ma caresse est plus suave que le miel.

Époux, tu as pris avec moi ton plaisir:
dis-le à ma mère, et elle t’offrira des friandises;
à mon père, et il te comblera de cadeaux.

Ton âme, je sais comment égayer ton âme:
Époux, dors dans notre maison jusqu’à l’aube.
Ton cœur, je sais comment réjouir ton cœur:
Lion, dormons dans notre maison jusqu’à l’aube.

Toi, puisque tu m’aimes,
donne-moi, je t’en prie, tes caresses.
Mon seigneur dieu, mon seigneur protecteur,
Mon Shu-Sin qui réjouit le cœur d’Enlil,
Donne-moi, je t’en prie, tes caresses.

Ta place douce comme le miel,
je t’en prie pose ta main sur elle,
pose ta main sur elle,
referme en coupe ta main sur elle
comme un manteau Gishban,

Enheduanna

L'Ordre du Sensible



°La poésie est la perpétuelle insurrection
de la conscience contre l'oubli
que l'homme fait de lui-même
dans sa marche hâtive.

C'est bien de cet oubli que le poème
nous sauve quand il nous rappelle
à l'ordre du sensible.°

•★•
~ Jean-Pierre Siméon ~

Support ; Sophie Wilkins

mardi 1 mars 2022

Paysage


 

° La vie sans poésie et la vie sans infini,
c'est comme un paysage sans ciel :
on y étouffe.°

•★•

~ Henri-Frédéric Amiel ~


samedi 12 février 2022

Enfant, pâle embryon

 



Enfant, pâle embryon, toi qui dors dans les eaux
Comme un petit dieu mort dans un cercueil de verre.
Tu goûtes maintenant l’existence légère
Du poisson qui somnole au-dessous des roseaux.

Tu vis comme la plante, et ton inconscience
Est un lis entr’ouvert qui n’a que sa candeur
Et qui ne sait pas même à quelle profondeur
Dans le sein de la terre il puise sa substance.

Douce fleur sans abeille et sans rosée au front,
Ma sève te parcourt et te prête son âme ;
Cependant l’étendue avare te réclame
Et te fait tressaillir dans mon petit giron.

Tu ne sais pas combien ta chair a mis de fibres
Dans le sol maternel et jeune de ma chair
Et jamais ton regard que je pressens si clair
N’apprendra ce mystère innocent dans les livres.

Qui peut dire comment je te serre de près ?
Tu m’appartiens ainsi que l’aurore à la plaine,
Autour de toi ma vie est une chaude laine
Où tes membres frileux poussent dans le secret.

Je suis autour de toi comme l’amande verte
Qui ferme son écrin sur l’amandon laiteux,
Comme la cosse molle aux replis cotonneux
Dont la graine enfantine et soyeuse est couverte.

La larme qui me monte aux yeux, tu la connais,
Elle a le goût profond de mon sang sur tes lèvres,
Tu sais quelles ferveurs, quelles brûlantes fièvres
Déchaînent dans ma veine un torrent acharné.

Je vois tes bras monter jusqu’à ma nuit obscure
Comme pour caresser ce que j’ai d’ignoré,
Ce point si douloureux où l’être resserré
Sent qu’il est étranger à toute la nature.

Écoute, maintenant que tu m’entends encor,
Imprime dans mon sein ta bouche puérile,
Réponds à mon amour avec ta chair docile
Quel autre enlacement me paraîtra plus fort ?

Les jours que je vivrai isolée et sans flamme,
Quand tu seras un homme et moins vivant pour moi,
Je reverrai les temps où j’étais avec toi,
Lorsque nous étions deux à jouer dans mon âme.

Car nous jouons parfois. Je te donne mon cœur
Comme un joyau vibrant qui contient des chimères,
Je te donne mes yeux où des images claires
Rament languissamment sur un lac de fraîcheur.

Ce sont des cygnes d’or qui semblent des navires,
Des nymphes de la nuit qui se posent sur l’eau.
La lune sur leur front incline son chapeau
Et ce n’est que pour toi qu’elles ont des sourires.

Aussi, quand tu feras plus tard tes premiers pas,
La rose, le soleil, l’arbre, la tourterelle,
Auront pour le regard de ta grâce nouvelle
Des gestes familiers que tu reconnaîtras.

Mais tu ne sauras plus sur quelles blondes rives
De gros poissons d’argent t’apportaient des anneaux
Ni sur quelle prairie intime des agneaux
Faisaient bondir l’ardeur de leurs pattes naïves.

Car jamais plus mon cœur qui parle avec le tien
Cette langue muette et chaude des pensées
Ne pourra renouer l’étreinte délacée :
L’aurore ne sait pas de quelle ombre elle vient.

Non, tu ne sauras pas quelle Vénus candide
Déposa dans ton sang la flamme du baiser,
L’angoisse du mystère où l’art va se briser,
Et ce goût de nourrir un désespoir timide.

Tu ne sauras plus rien de moi, le jour fatal
Où tu t’élanceras dans l’existence rude,
Ô mon petit miroir qui vois ma solitude
Se pencher anxieuse au bord de ton cristal.

Cécile Sauvage
L'âme en bourgeon - 1908


Nationalité : France
Né(e) à : La Roche=sur-Yon , 1883
Mort(e) le : 26/08/1927

Biographie :

Cécile Sauvage est un écrivain français, épouse de Pierre Messiaen et mère d’Alain et d’Olivier Messiaen qu’elle éleva, selon ce dernier, dans un « univers féerique ». Elle vécut la majeure partie de sa vie à Saint-Étienne. De 1888 à 1907, elle vécut à Digne-les-Bains, dans une maison située avenue de Verdun, où est apposée une plaque qui lui rend hommage.

Quatrième de couverture de ses « Œuvres complètes » dans la Collection « La petite Vermillon » :
« La poésie de Cécile Sauvage est vouée au bonheur, aux joies de la maternité et à la simplicité de la nature. Née en 1883 à La Roche-sur-Yon, cette digne émule de Marceline Desbordes-Valmore éleva ses enfants, dont son fils, le musicien Olivier Messiaen, dans un contexte féerique.  C’est une poésie incarnée, touchante par sa simplicité et sa nudité, qui dit l’essentiel. Son œuvre fut saluée notamment par Henri Pourrat. »

Source ; Un jour, un poème


mardi 25 janvier 2022

Le Champ de la Poésie




"Comme le cœur humain le champ de la poésie est infini
et les poètes sont libres dans le choix de leurs sujets
comme dans celui de leurs amours.

Le point est que l'inspiration soit franche, que l'artiste ait une âme,
que dans l'œuvre il y ait un homme."

~ Henri-Frédéric Amiel ~

Journal intime, le 16 juin 1872.

Support ; by Kami Mendlik Oil

Soyez Bénis