mercredi 5 mars 2025

Trobairitz, Femmes Troubadours





Une trobairitz, en occitan, est le féminin de troubadour. Le terme désigne ces femmes qui, entre 1150 et 1250, non seulement écrivaient chansons et poèmes, mais avaient le front de les signer de leur propre nom plutôt que d’un pseudonyme masculin.

Les textes mis en musique parlent d’amour, parfois lesbien, de mœurs politiques, de mariage et de maternité.

Azalais, est la première trobairitz dont le nom soit connu, célèbre aussi pour sa voix, sa beauté et son « art de trouver », c'est-à-dire de composer des vers. Du temps de la Fin’amor, berceau de notre littérature, ne nous reste qu’un seul texte d'Azalaïs de Portiragnes.
Unique car sublime poème d’amour courtois.

La poésie des troubadours s’avère d’une richesse incomparable ; les images, les expressions, comme la rythmique, sont très inspirés et donnent la mesure de la vie culturelle de cette période.

Composé en cinquante-deux vers, ce poème d’amour semble inspiré par le sentiment passionné qu’Azalaïs portait à Gui Guerrejat, le frère de Guilhem VII de Montpellier.

Le texte, qui fait référence au décès du troubadour Raimbaut d’Orange, a peut-être été écrit peu après sa mort en 1173.


"Nous voici venus au temps froid
Avec gel, neige, et boue
Et si je succombe avec ces mots vrais
D'Orange me vient la blessure
Une dame place bien mal son amour
Si elle aime un homme pour sa richesse,
J'ai un ami de grande valeur
Qui est au-dessus de tous
Et il n'a pas un cœur tricheur
Envers moi, et il me donne son amour"




Si vous ne pouvez voir la vidéo, cliquez ici ; A voir sur YouTube

lundi 24 février 2025

Evanescence



 J'emprunte les mots pour caresser leurs sens
et ressentir leur évanescence❠

- Sonia Lahsaini -

lundi 3 février 2025

Tels sont mes Dieux !


Ne le crois pas, Cyrille ! Ils vivent dans mon cœur,
Non tels que tu les vois, vêtus de formes vaines,
Subissant dans le Ciel les passions humaines,
Adorés du vulgaire et dignes de mépris ;
Mais tels que les ont vus de sublimes esprits :
Dans l’espace étoilé n’ayant point de demeures,
Forces de l’univers, Vertus intérieures,
De la terre et du ciel concours harmonieux
Qui charme la pensée et l’oreille et les yeux,
Et qui donne, idéal aux sages accessible,
À la beauté de l’âme une splendeur visible.
Tels sont mes Dieux ! Qu’un siècle ingrat s’écarte d’eux,
Je ne les puis trahir puisqu’ils sont malheureux.
Je le sens, je le sais : voici les heures sombres,
Les jours marqués dans l’ordre impérieux des Nombres.
Aveugle à notre gloire et prodigue d’affronts,
Le temps injurieux découronne nos fronts ;
Et, dans l’orgueil récent de sa haute fortune,
L’Avenir n’entend plus la voix qui l’importune.
Ô Rois harmonieux, chefs de l’Esprit humain,
Vous qui portiez la lyre et la balance en main,
Il est venu, Celui qu’annonçaient vos présages,
Celui que contenaient les visions des sages,
L’expiateur promis dont Eschyle a parlé !
Au sortir du sépulcre et de sang maculé,
L’arbre de son supplice à l’épaule, il se lève ;
Il offre à l’univers ou sa croix ou le glaive,
Il venge le Barbare écarté des autels,
Et jonche vos parvis de membres immortels !
Mais je garantirai des atteintes grossières
Jusqu’au dernier soupir vos pieuses poussières,
Heureuse si, planant sur les jours à venir,
Votre immortalité sauve mon souvenir.
Salut, ô Rois d’Hellas ! — Adieu, noble Cyrille !

Hypatia d'Alexandrie

’Hypatia croie au monde des intelligences divines
et à la beauté naturelle de l’Univers.



Originaire d'Alexandrie, 350 ou 370 - 415 CE, Hypatia a été, dans l'Antiquité tardive, écrivaine sur les sciences et les mathématiques, ainsi qu'inventrice et enseignante.

Elle « vivait à une époque de bouleversement culturel située entre 350 et 370 et a enseigné et exercé une influence depuis 380/385 . Fille du célèbre érudit Théon d’Alexandrie, éditeur et commentateur de textes mathématiques et astronomiques (Euclide, Ptolémée), Hypatia a été formée aux disciplines du quadrivium (arithmétique, géométrie, musique, astronomie), selon les préceptes de l’école pythagoricienne, principale source des sciences et de la philosophie antiques. Les renseignements la concernant sont pour la plupart fragmentaires. »

Hypatia est célèbre par sa science et son éloquence autant que par sa beauté ; elle est reconnue par ses contemporains, admirateurs ou détracteurs, comme une grande "philosophe néoplatonicienne", qui aime expliquer et commenter les grands maîtres, Platon et Aristote.

Le poète Palladas, dans l’une de ses épigrammes, l’honore à l’égal d’une divinité :

« Lorsque je porte mon regard sur toi et tes paroles, je m’incline,
Puisque c’est la demeure céleste de la Vierge que je vois.
Car tes préoccupations sont dirigées vers les cieux.
Vénérée Hypatia, toi qui personnifies la beauté du raisonnement
Étoile immaculée de la sage connaissance. »

L’enseignement d’Hypatia est essentiellement oral, comme pour tous les grands philosophes de l’Antiquité mais on sait aussi qu’Hypatia a dû composer divers écrits théoriques, dont il ne reste aujourd’hui pas de trace. On note toutefois que son père Théon lui rend hommage comme "collaboratrice" dans la préface de l’un de ses ouvrages.

On ne sait rien de la vie privée d’Hypatia, si ce n’est qu’elle ne s’est pas mariée.
Elle fut tuée par une foule incitée par un évêque chrétien; la bibliothèque contenant ses écrits a été détruite par les conquérants arabes.

Soyez Bénis