jeudi 19 juin 2025

Seigneur, change ma guerre en ta paix

 


Seigneur, change ma guerre en ta paix éternelle,
Échauffe les glaçons de mon cœur endurci,
Et fais qu'à l'avenir je n'aie autre souci
Qu'à suivre le sentier où ta bonté m'appelle.

Dompte les passions de mon âme rebelle
Et lave mon esprit de péché tout noirci,
Dispense ta lumière à mon œil obscurci
Et m'apprends les secrets qu'aux élus tu révèles.

Sur toi tant seulement mon espoir j'ai fondé.
Si grande est mon erreur, plus grande est ta bonté
Qui ne laisse jamais celui qui te réclame.

Purge donc mon esprit et le retire à toi,
Lui donnant pour voler les ailes de la foi,
Sans que l'abus du monde arrête plus mon âme.

Madeleine de l'Aubespine
13.05.1546-17.05.1596



Madeleine de L'Aubépine, dame de Villeroy, née le 21 mai 1546 à Paris et morte le 17 mai 1596 à Mennecy, est une poète et traductrice française.

Très proche de la Cour, elle épouse à l'âge de 16 ans en 1562 Nicolas IV de Neufville de Villeroy, fils d'un collègue de son père, lui-même âgé de 19 ans. Il travaille au service de Catherine de Médicis. Puis, il devient secrétaire d'Etat au décès du père de son épouse à 24 ans, puis ministre de Henri III.

Madeleine est une amie et dame d'honneur de Catherine de Medici.
Son epoux Nicolas IV de Villeroy aide Catherine de Medicis (la veuve du roi Henri II)
mère des trois rois suivants, François II, Charles IX et Henri III encore trop jeunes pour gouverner le pays.

Madeleine de l'Aubespine est une salonnière du 16ème siècle.
Elle tint un salon littéraire qui vit défiler Pierre de Ronsard et Remy Belleau, Marie Le Gendre, Marie de Gournay et d'autres poètes de la Pléiade. Elle fut l'amie et la muse de Philippe Desportes.

Elle écrit des poèmes très fantaisistes et imaginatifs comme L'on verra s'arrêter le mobile du monde ; restés très longtemps manuscrits, ils ne sont réellement publiés qu'en 1926 par Roger Sorg.

Son salon suit celui de Antoinette de Loynes (1505-1567).

Madeleine de l'Aubespine décède en 1596. Elle est enterrée aux côtés de son mari Nicolas IV de Villeroy et son beau père Nicolas III de Villeroy à l'église Notre Dame de la Nativité Magny en Vexin (à mi-chemin entre Rouen et Paris). L'église a été construite vers 1490 par Pierre Le Gendre (oncle de Nicolas III de Villeroy).

Source : Cremeriedeparis.com

mercredi 28 mai 2025

Ma Poésie

 



Ne vous inquiétez pas.
Rien ne me distrait de ma poésie.
Elle est toujours là, dans ma tête.


Angela Truth,
Angela Huth, née le 29 août 1938 à Londres, est une écrivaine et journaliste britannique.

jeudi 8 mai 2025

Chant royal de la plus belle qui jamais fut au monde


 

Anges, Trônes et Dominations,
Principautés, Archanges, Chérubins,
Inclinez-vous aux basses régions
Avec Vertus, Potestés, Séraphins,
Transvolitez des hauts cieux cristallins
Pour décorer la triomphante entrée
Et la très digne naissance adorée,
Le saint concept par mystères très hauts
De cette Vierge où toute grâce abonde,
Décrétée par dits impériaux
La plus belle qui jamais fut au monde.

Faites sermons et prédications,
Carmes dévots, Cordeliers, Augustins ;
Du saint concept portez relations,
Caldeyens, Hébreux et Latins ;
Roumains, chantez sur les monts palatins
Que Jouachim Sainte Anne a rencontrée,
Et que par eux nous est administrée
Cette Vierge sans amours conjugaux
Que Dieu créa de plaisance féconde,
Sans point sentir vices originaux,
La plus belle qui jamais fut au monde.

Ses honnêtes belles réceptions
D'âme et de corps aux beaux lieux intestins
Ont transcendé toutes conceptions
Personnelles, par mystères divins.
Car pour nourrir Jésus de ses doux seins
Dieu l'a toujours sans macule montrée,
La déclarant par droit et loi outrée :
Toute belle pour le tout beau des beaux,
Toute claire, nette, pudique et monde,
Toute pure par-dessus tous vaisseaux,
La plus belle qui jamais fut au monde.

Muses, venez en jubilations
Et transmigrez vos ruisseaux cristallins,
Viens, Aurora, par lucidations,
En précursant les beaux jours matutins ;
Viens, Orphéus, sonner harpe et Clarins,
Viens, Amphion, de la belle contrée,
Viens, Musique, plaisamment acoustrée,
Viens, Royne Hester, parée de joyaux,
Venez, Judith, Rachel et Florimonde,
Accompagnez par honneurs spéciaux
La plus belle qui jamais fut au monde.

Très doux zéphyrs, par sibilations
Semez partout roses et romarins,
Nymphes, laissez vos inondations,
Lieux stigieulx et charybdes marins ;
Sonnez des cors, violes, tabourins ;
Que ma maitresse, la Vierge honorée
Soit de chacun en tous lieux décorée
Viens, Apollo, jouer des chalumeaux,
Sonne, Panna, si haut que tout redonde,
Collaudez tous en termes généraux
La plus belle qui jamais fut au monde.

Esprits dévots, fidèles et loyaux,
En paradis beaux manoirs et Chasteaux,
Au plaisir Dieu, la Vierge pour nous fonde
Ou la verrez en ses palais royaux,
La plus belle qui jamais fut au monde.

Catherine d'Amboise (1481-1549)





Catherine d'Amboise, née en 1481 et morte le 1er janvier 1549, est une femme de lettres française, autrice d'œuvres en vers et en prose.

Dernière des six enfants de Charles Ier d’Amboise, seigneur de Chaumont et de Catherine de Chauvigny-Châteauroux-Linières, était la nièce du cardinal Georges d’Amboise, premier ministre de Louis XII.

Elle se maria trois fois.

Catherine d'Amboise, dame de Lignières, prosatrice et poétesse de la première moitié du xvie siècle, reste inconnue du grand public et peu connue du public lettré : seule l'édition de ses textes poétiques a permis de sauver l'écrivain d'un oubli complet, dont une partie des œuvres poétiques est connue grâce un manuscrit conservé à la bibliothèque nationale de France, que l’on peut consulter en ligne : Poésies de Katherine d’Amboyse. Ce manuscrit date de la première moitié du XVIe siècle et regroupe plusieurs poèmes, parmi lesquels le Chant royal ici repris dans une version modernisée. Il s’agit d'un poème faisant l’éloge de la vierge Marie. Catherine d’Amboise achève son éloge en apothéose : toutes les formes et divinités antiques sont invoquées pour célébrer la grandeur de la vierge Marie.

En revanche, ses écrits en prose, demeurés à l’état manuscrit, n’ont jamais fait l’objet de travaux critiques : leur première édition complète, qui constitue l’objet de cette thèse, comblera donc un vide dans le monde des lettres du début du XVI e siècle. Le récent intérêt porté aux textes féminins des siècles passés justifie aussi que l’on se penche sur une œuvre jusqu’ici silencieuse et que l’on rende à Catherine d’Amboise sa voix et un espace. La connaissance de sa personnalité et de son œuvre permettra de déterminer plus justement sa place dans la littérature de son temps et dans la constellation des femmes de lettres en général. 

L’obscurité quasi complète qui enveloppe la jeunesse de Catherine d’Amboise ne se dissipe petit à petit qu’au hasard de quelques dates et apparitions fugaces dans les archives. Ses œuvres éclairent cependant de larges pans de sa vie intérieure, révèlent des aspects autobiographiques cachés, mais surtout nous permettent de décrypter ses préoccupations morales et religieuses, ses intérêts artistiques, littéraires et son goût pour l’écriture et le manuscrit, objet rare et précieux.

Sources ; http://theses.enc.sorbonne.fr/ & Wikipédia

Soyez Bénis