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mercredi 17 septembre 2025

Sonnet Gabrielle de Coignard



Les jours me sont si doux en ce beau lieu champêtre,
Voyant d’un fer tranchant fendre le long guéret,
Et enterrer le blé jaunissant, pur, et net.
Puis le voir tôt après tout verdoyant renaître.

Mon Dieu le grand plaisir de voir sur l’herbe paître.
La frisée brebis portant son agnelet.
Et le cornu bélier qui marche tout seulet,
Au-devant du troupeau, comme patron et maître.

L’air est délicieux sans pluies, ni chaleurs,
Un petit vent mollet fait ondoyer les fleurs.
Les bois portent encor leur superbe couronne.

L’on n’oit point la rumeur d’un vulgaire babil,
Sinon des oiselets le ramage gentil :
Loué soit l’éternel qui tous ces biens nous donne.

Gabrielle de Coignard


(1550-1586)

Gabrielle de Coignard naît à Toulouse en 1550, elle est la fille de Jean de Coignard et Louise de Baulac.   Elle épouse en 1570 un magistrat de Toulouse, Pierre de Mansencal, qui décède trois ans plus tard en la laissant inconsolable. Refusant de se remarier, elle consacre le reste de sa vie à l'éducation de ses deux filles Jeanne et Catherine, et à l'écriture de poésie d'inspiration religieuse et biblique.

Elle meurt en 1586. Quatre ans après, ses filles publient ses poèmes, qui comprennent environ 250 sonnets ainsi qu'un long poème sur la vie de l'héroïne biblique Judith, intitulé Imitation de la victoire de Judith. L'ensemble est regroupé sous le titre Œuvres chrétiennes.

jeudi 21 août 2025

J'ai besoin de Poésie





Je n'ai pas besoin d'argent.
J'ai besoin de sentiments, de mots, de mots choisis avec soin,
de fleurs comme des pensées, de roses comme des présences,
de rêves perchés dans les arbres, de chansons qui fassent danser les statues,
d'étoiles qui murmurent à l'oreille des amants.

J'ai besoin de poésie, cette magie qui allège le poids des mots,
qui réveille les émotions et donne des couleurs nouvelles.

- Alda Merini -
Artiste, écrivaine, Poétesse, Romancière (1931 - 2009)

Crédit Photo : Tetyana Erhart

jeudi 19 juin 2025

Seigneur, change ma guerre en ta paix

 


Seigneur, change ma guerre en ta paix éternelle,
Échauffe les glaçons de mon cœur endurci,
Et fais qu'à l'avenir je n'aie autre souci
Qu'à suivre le sentier où ta bonté m'appelle.

Dompte les passions de mon âme rebelle
Et lave mon esprit de péché tout noirci,
Dispense ta lumière à mon œil obscurci
Et m'apprends les secrets qu'aux élus tu révèles.

Sur toi tant seulement mon espoir j'ai fondé.
Si grande est mon erreur, plus grande est ta bonté
Qui ne laisse jamais celui qui te réclame.

Purge donc mon esprit et le retire à toi,
Lui donnant pour voler les ailes de la foi,
Sans que l'abus du monde arrête plus mon âme.

Madeleine de l'Aubespine
13.05.1546-17.05.1596



Madeleine de L'Aubépine, dame de Villeroy, née le 21 mai 1546 à Paris et morte le 17 mai 1596 à Mennecy, est une poète et traductrice française.

Très proche de la Cour, elle épouse à l'âge de 16 ans en 1562 Nicolas IV de Neufville de Villeroy, fils d'un collègue de son père, lui-même âgé de 19 ans. Il travaille au service de Catherine de Médicis. Puis, il devient secrétaire d'Etat au décès du père de son épouse à 24 ans, puis ministre de Henri III.

Madeleine est une amie et dame d'honneur de Catherine de Medici.
Son epoux Nicolas IV de Villeroy aide Catherine de Medicis (la veuve du roi Henri II)
mère des trois rois suivants, François II, Charles IX et Henri III encore trop jeunes pour gouverner le pays.

Madeleine de l'Aubespine est une salonnière du 16ème siècle.
Elle tint un salon littéraire qui vit défiler Pierre de Ronsard et Remy Belleau, Marie Le Gendre, Marie de Gournay et d'autres poètes de la Pléiade. Elle fut l'amie et la muse de Philippe Desportes.

Elle écrit des poèmes très fantaisistes et imaginatifs comme L'on verra s'arrêter le mobile du monde ; restés très longtemps manuscrits, ils ne sont réellement publiés qu'en 1926 par Roger Sorg.

Son salon suit celui de Antoinette de Loynes (1505-1567).

Madeleine de l'Aubespine décède en 1596. Elle est enterrée aux côtés de son mari Nicolas IV de Villeroy et son beau père Nicolas III de Villeroy à l'église Notre Dame de la Nativité Magny en Vexin (à mi-chemin entre Rouen et Paris). L'église a été construite vers 1490 par Pierre Le Gendre (oncle de Nicolas III de Villeroy).

Source : Cremeriedeparis.com

Soyez Bénis